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anthères très-grosses, d'un violet-rouge foncé : leur centre est occupé
par cinq styles parfaitement nus.
On observe que ces fleurs répandent une mauvaise odeur avant
l'émission de leur pollen, et qu'après cette émission elles ne sentent
plus rien.
Le fruit varie un peu en grosseur, mais sa forme est assez constante j
il est figuré en toupie, bien arrondi et ventru du côté de la tête, où
l'oeil est placé dans un petit enfoncement régulier; l'autre bout s'abaisse
en s'alongeant plus ou moins, et en se terminant d'une manière plus ou
moins obtuse. La hauteur de ce fruit varie de 5 à y centimètres (2 po.
à 2 p o . q u e u e , longue de 34 à 4o millimètres ( i 5 à 18 lig-), est
assez menue, roide, rougeâtre, très-souvent plantée obliquement et munie
de quelques plis ou petites bosses à son insertion.
La peau est rude au toucher, verte à l'ombre, lavée du côté du
soleil d'un gros rouge de brique sur lequel se détachent de nombreux
petits points i-oux ou cendrés, plus rapprochés et plus étoilés du côté
du soleil, où ils semblent former une poussière cendrée qui ternit la
couleur rouge, surtout lorsqu'on i-egarde le fruit de profil.
La chair est grenue, cassante, pierreuse vers la tête et vers le centre;
elle a encore l'inconvénient d'être âpre et de prendre à la gorge comme
une poire à cidre.
Son eau est bonne, très-agréablement parfumée.
Les pépins sont d'une longueur remarquable.
Cette poire mûrit du i5 à la fin d'août : il est probable que dans
les terrains chauds et légers sa chair perd l'âpreté que nous lui trouvons
et qu'elle a dans les jardins de Sa Majesté à Versailles, puisque
Duhamel et la plupart des jardiniers l'appellent aussi roi d'été. Elle n'est
pas toujours aussi rouge ni aussi grosse que le représente notre dessin,
qui est fait d'après un échantillon pris sur un arbre rajeuni en plein
vent dans le potager de Versailles.
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