posées ou électives. La nouvelle chimie, en
éclaircissant la formation des fluides élastiques
, a démontré comment ils pouvaient
être le produit du feu. On pourra me dire
«c Les effets du feu sont toujours trop ins-
cc tantanés ; comme véhicule , il n’est jamais
« assez abondant, il ne met pas assez d’in-
« tervalle entre les molécules qu’il divise ,
« il se dissipe trop précipitamment, et le
« passage de la fluidité qu’il donne à la
« solidité qu’il laisse lorsqu’il s’échappe,
« est trop subit pour que les molécules
« prennent ensemble l’arrangement qui leur
« convient le mieux. » Cependant, il me
semble qu’on ne peut pas, raisonner du feu en
grand de la nature, d’après les idées qu’on
en a prises dans nos fourneaux et nos laboratoires.
Les laves de quelques volcans sont
plusieurs années à se refroidir. Je conviens
que la cristallisation est une propriété générale
de la matière , que l’état primitif du
globe a été celui de la fluidité} mais.je crois
que l’hypothèse de la fluidité ignée est sujette
à moins de difficultés, et fournit des explications
plus satisfaisantes des phénomènes
minéralogiques. Ces réflexions emprunteront
une nouvelle force de celui que j’e.xpor
( l57 )
serai bientôt au sujet des cristaux d’olivinè
formés par sublimation dans les vapeurs de
la lave du Vésuve de 1794-
Les plus belles cristallisations que fournisse
le mont Somma, celles qui forment
le principal ornement des collections vésu-
viennes, sont celles qu’on nomme hya cin tes
d u V ésuve} que la Métherie appelle hyacin-
tin e s , Werner vésuviennes , et Haiiy id o cra ses
, parce qu’elles participent des formes de
beaucoup de minéraux connus. C’est au
Vésuve que les minéralogistes ont d’abord
trouvé cette substance ; on l’a ensuite rencontrée
cristallisée en Sybérie, dans les montagnes
des Grisons, et le docteur Santi l’a
même trouvée dans la maremme de Sienne,
ce qui montre combien il est peu convenable
d’imposer à des corps le nom des lieux où on
les découvre. Les idocrases du Somma sont
d’ordinaire dans une roche calcaire, mêlées
au mica et à d’autres substances cristallisées
; elles tapissent quelquefois les parois
de geodes calcaires auxquelles elles sont
attachées par un de leurs côtés; j’ai vu des
massifs, de la grosseur du poing, entièrement
formés de petits cristaux irréguliers
d’idocrases. Les unes sont d’un rouge lavé,