( 78 )
les cantons de Cimitile et de TuJfxno ; elle
est fermée au nord par les monts d’Avella,
et au sud par ceux de Lauro. Par-tout le
caractère de cette plaine est volcanique,
quoiqu’elle soit couverte en quelques endroits
de brèches calcaires qui y ont été
transportées des collines voisines, ainsi
qu’on le voit à Gallo ^ à la Schiava. Le
village de Tufino est bâti sur un massif de
tu l, et à Nola (1) on en trouve de très-
( i) La plaine de Nola est depuis long-tems .la mine
qui fournit le plus de vases campaniens. Il est probable
que leurs principales fabriques étaient établies
dans ce territoire , et que les matières dont ils sont composés
y abondaient. L’un des plus beaux qu’on connaisse
, est dû à des fouilles récentes , et appartient au
citoyen Vivenzio. Il est delà plus grande et de la plus
belle forme , et singulièrement précieux par l’admirable
dessin de ses figures. Le massacre de la famille de
Priam est le sujet qu’elles représentent, et la prêtresse
Cassandre , arrachée de l’autel de Minerve, s’y fait
principalement remarquer. Ce magnifique vase est sans
doute antérieur au tems de Virgile, quoique la scène
qu’il retrace soit presque en tout la même qu’a peinte
ce grand poète. Elle n’en diffère qu’en ce que , dans
Virgile, Pyrrhus saisit d’une main la chevelure de
Priam, et de l’autre, lui enfonce son épée dans le sein
jusqu à la garde, capulo tenus abdidil ensem, et que
profondes carrières. Lorsque le mont Somma
formait le flanc septentrional de l ’ancien
sur le vase Pyrrhus a le hras et l’arme élevée , prêt à
pourfendre le vieux roi des Troyens.
Un artiste de Naples, nommé Delvecchio, après y
avoir établi une manufacture de faïence de très-bonne
qualité et dont il sortait des ouvrages de très-belle
forme , essaya, vers 179.2 , de ressusciter la fabrique
des vases campaniens. Ses essais ne furent pas infructueux,
et il produisit des vases , qu’à moins d’être connaisseur
, on pouvait prendre pour antiques. J ’ignore
s’il a suivi ce genre de travaux , qu’il était important
d’encourager. Soit qu’il voulût cacher à ses rivaux sa
découverte , soit qu’en effet il accusât la vérité , en
voyant chez lui des vases dont la pâte pour la finesse,
la couleur et la légèreté, pouvaient les faire confondre
avec les vases antiques, il m’assura que pour les fabriquer
, il avait été forcé de tirer ses terres de la Sicile
eh d’un lieu qu’il ne me nomma pas, après avoir inutilement,
disait-il, cherché ces espèces de terre dans
les environs de Nola.
On conserve au séminaire de celte ville, quelques
anciennes inscriptions en caractères étrusques. L ’une
d’elles, quia exercé le talent de divers antiquaires, est
gravée sur les deux grandes faces opposées d’un paral-
lélipipède de pierre calcaire, ainsi que nous écrivons
sur le recto et le verso d’une feuille de papier. Le savant
Passeri prétend que l’inscription est un traité relatif
aux limites des territoires respectifs entre les citoyens
de Nola et ceux d’Avella.