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les grandes et volumineuses pierres taillées-
en poligones irréguliers dont elles étaient.,
pavees. Procope écrit : JVlolares et prae-
duri, sunt lapides omnes 3 quos certè Ap-
pius è remotâ aliquâ lapidicinâ illuc con-
vexit , chm vicinus ager nullos fe ra t ejus~
modi. Nous verrons combien dans ces
derniers mots : chm vicinus ager, etc.
Procope s’est trompé. Panvinius a cm qu’on
les tirait de deux montagnes, l ’une voisine
de Sinuessa, ce serait le mont -Massico,
1 autre entre Naples et Pouzoles. Quant au
Massico , l ’erreur est manifeste ; c’est une-
montagne absolument calcaire et entièrement
privée de laves ; et comme entre Naples
et Pouzoles il n’y a d’autre lave que
celle qui sort de la base de la Solfatare, lave
totalement différente de celle dont on se
servait pour la voie Appia, il est clair que
Panvinius n’a pas été plus heureux dans sa
seconde assertion. Léandre Alberti est tombé
dans les mêmes erreurs. Pratilli, dans son
ouvrage sur la voie Appienne, prétend que
ses pavés se tiraient de divers lieux, savoir,
du Vésuve et des monts de Core et de Segni y
qui sont dans la partie du Latium qu’habitèrent
les Volsques. Je n’ai rien à opposer à.
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son opinion à l ’égard du Vésuve, mais
quant aux monts de Core et de Segni , je
les ai examinés et suis certain qu’il fut trompe
par le jésuite Volpi, qui l’assura que ces montagnes
contenaient cette espèce de pierre.
En partant de Monte-Fortino, et passant a
Segni , Core , Norma , Sermoneta , Sezze
et Terracina , on ne trouve pas dans cette
suite de collines calcaires, un seul courant
de laves. Il est assez connu qu’Appius-Clau-
dius , pour paver son chemin de Rome à
Capoue , qui était alors la frontière de la
République , se servit, tant qu’il le pût , de
laves compactes , basaltines et homogènes :
en préférant cette matière, il eut non-seulement
en vue la soudité du chemin , mais
encore la dépense. S’il eût employé la pierre
calcaire plus fragile, il se serait jeté dans
les frais de réparations continuelles. Enadop-
tant la lave, ceux de la première mise n’étaient
pas fort différens , et l’ouvrage était d’une
bien autre solidité. La partie comprise
entre Rome et Velletri, passant pour un
pays volcanique , avait les laves à proximité
dans celles des environs de Rome , dans
celles d’Albano, de Gensano et de Velletri.
Entre Cisterna et le Garigliano, et jusqu’à