rens d’eau fangeuse. L ’histoire du Vésuve*
de l’Etna, des volcans d’Amérique, dépose
uniformément que les grandes éruptions,
sont toujours suivies de pluies abondantes,
autour des volcans. En n’invoquant ici que
celle du Vésuve, elle constate que l’éruption,
de i 538 finit par de grandes pluies de cendre
et d’eau ; que , dans l’éruption de i 63i , des
torrens d’eau emportèrent diverses maisons
déjà ensevelies sous les cendres ; que des
dégâts à-peu-près semblables eurent lieu dans
l ’éruption de 1689, °ù une grande pluie mêlée
de cendres tomba dans les seuls environs,
du Vésuve , tandis que le reste de l’horizon
était parfaitement serein p que des pluies
copieuses accompagnèrent les éruptions
de 1754,et 1 y55\ que dans celle de 1768 , des
torrens dévastèrent Portiçi, la Torre del
Greco , et d’autres pays ; enfin , que dans
celle de 1779 on eut des pluies fréquentes
et abondantes. Les nuées qui les portaient
se confondaient souvent avec la fumée que
le vent dirigeait vers Ottajano.Un long catalogue
de ces évènemens peut se lire dans le.
mémoire de du Caria, sur les inondations,
volcaniques où il donne une explication
fort simple de ce phénomène. La c o lo n n e
d’air , dit-il, qui s’élève d’un volcan au moment
de ses grandes éruptions , est extrêmement
raréfiée : d’où il suit i° . qu’autour du
volcan il y a une continuelle attraction d’air
qui y accourt de tous les points de la circonférence,
chargé de toutes ses vapeurs,
pour remplacer le vide opéré par la raréfaction
; 20. qu’il y a une masse d’air continuellement
ascendante. Celle-ci, arrivant
aux plus hautes régions de l ’atmosphère et s’y
refroidissant, doit déposer l ’eau qu’elle te*
nait en dissolution en raison de son calorique
, et la laisser tomber en forme de pluie
autour du volcan. Les principes sur lesquels
il fonde son opinion , et ses calculs relatifs
a la quantité d’eau que peut fournir une
quantité donnée de l ’atmosphère , sont tels
qu’ils mènent, au premier aspect, à une
conséquence incroyable , à ce qu’une pluie
produite par l’action du volcan sur l’atmosphère
, a en tems égal une masse soixante
fois plus grande qu’un déluge connu ; en
sorte qu’il ne faut pas s’étonner si les inon«
dations volcaniques ressemblent à des irup-
tions de la mer, et si on les a quelquefois
prises pour une marée arrivée jusqu’au
sommet des montagnes ignivomes. S’il fallait