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Parmi ces variétés de laye , il y en a qui
méritent une grande attention. Dans les
cavités des unes on trouve, comme on l ’a
vu ci - dessus, des cristaux octaèdres de
fer et des cristaux hexaèdres de mica attaches
par un-cote à quelque point de çes
cavités. Il n est pas aisé de concevoir ces
cristaux preexistans dans une roche, et
ensuite enveloppés dans la lave. Les cristaux
de fer sont très-petits, mais brillans et
très-réguliers. Comment auraient-ils pu conserver
leur figure, leur éclat-, et ne pas s’oxi-
der totalement dans le mouvement, la
chaleur et au milieu des vapeurs acides et
sulfureuses de la lave? La fragilité des cristaux
de mica et leur facilité à se diviser en
lames, ne peut se concilier avec l ’état d’intégrité
où ils se trouvent; leur manière
même d’exister isolés et attachés par un
côté seulement, permet de penser qu’ils se
sont formés dans les cavités par la voie de
sublimation.
Parmi tous les lythologues qui admettent
comme préexistans aux laves les substances
cristallisées qu’elles renferment, aucun
n’a étendu cette opinion au spath
calcaire, à la zéolite et à ses variétés. J’ai
vu dans les cavités de quelques laves da
Somma, des houppes très-blanches de spath
calcaire, composées de filamens très-déliés
et longs de six à huit millimètres (1), réunis
en rayons divergens. Les laves de l ’Etna
offrent quelquefois un pareil spath calcaire,
mais les filamens ont plus de consistance
et moins d.eclat et de blancheur. On a
quelquefois confondu ce spath avec la zéolite,
dont il se distingue pourtant sans peine
par sa solubilité , son effervescence dans les
acides et la manière dont il se comporte
au chalumeau. La zéolite des laves erratiques'
du Somma est quelquefois cristallisée
en prismes tétraèdres, terminés par des
pyramides tétraèdres , elle est ou transparente
ou opaque , quelquefois en solides
a vingt-quatre faces, et alors ce serait
l ’analcime de Haüy, et d’autres fois en
mammelons ou radiée. Ces laves riches en
zéolite, qui se trouvent à la superficie actuelle
du Somma, c’est-à-dire, en un lieu
qu’on peut croire n’avoir pas été couvert
par la mer, forment une exception au
sentiment de ceux qui veulent que les zéo-
lites se trouvent dans les laves qui ont été
(1) 3 à 4 lignes.