Cûutumer les physiciens à l’idée d’un feu
different du nôtre. Il attribue la fluidité des
laves , non à l’action du feu, mais au mélange
d’une matière fusible qfri brûle et
entraîne en même tems la lave, de manière
que lorsque celle-ci se coagule, c’est moins
par la cessation de la chaleur qui lui a été
communiquée, que par l ’entière combus-
tion et dissipation de la matière qui opérait
sa mollesse. C’est le soufre qu’il croit être
cette substance q u i, mêlée aux laves , en
produit la fluidité. Dans ses additions à la
dissertation de Bergman, au genre cinquième
, en parlant des vitrifications compactes
, il dit : « Quand le feu rend fluide la
« matière constituante des laves , il ne fait
« que désunir la force d’aggrégation qui
« réunissait leurs molécules. Il est aidé dans
« cette opération par le soufre qui possède
« dans un degré éminent la propriété de
« s’introduire dans les corps, et qui , de
cc même que l’eau lorsqu’elle pénètre une.
cc masse d’argille, en fait une pâte fluide
«< dès que l ’agent de cette fluidité se dissipe,
« la force d’attraction resserre de nouveau
« les parties constituantes, et remet la pierre
« dans son état primitif de dureté,» J’ayoue
que je n’ai pu me familiariser avec?
cette idée, et que j ’ai toujours considéré la-
fluidité des laves comme le produit de la
seule force du feu, dont les molécules sont
unies aux parties de la lave, de la meme
manière dont elles s’unissent à celles du
métal ou de toute autre substance que le
feu amollit. Je ne suis point surpris que
les effets qu’il produit dans nos fourneaux;
ne puissent s’accorder avec les phénomène?
observés dans les laves. Nous travaillons
sur de petites quantités de matière que le
feu peut facilement investir dans tous leurs
points : mais qui peut calculer les masses
prodigieuses sur lesquelles il agit dans les
volcans?Nous connaissons le caractère des
substances que nous éprouvons dans nos
fourneaux, et si elles sont hétérogènes, nous
en déterminons les proportions ; mais nous
ne pouvons faire les mêmes calculs à l ’égard
des substances qui composent les laves»
Sans ces données cependant, nous ne pouvons
que former des conjectures sur les
effets du feu sur elles. Nous mesurons la
durée de son action, les degrés d’intensité
de cette action; mais nous ne pouvons de-
yiner ni l ’énergie , ni le tems qu’y emploie