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incendiaire ? On pourrait recourir à Pélee-
tricité, matière dont on reconnaît l’existence
dans tonte la nature qui joue un si
grand rôle dans les phénomènes ignés , et
qui dans les éruptions volcaniques se manifeste
d’une manière très-sensible. Cependant
son intervention ici ne semble pas
nécessaire. En effet, si au pétrole s’est joint
quelque matière phosphorique , elle pourra
s’enflammer spontanément. Il est facile de
s’en tenir à cette hypothèse , susceptible
d’une infinité de combinaisons, et de l ’appliquer
à toutes les phases du volcan ; et
comme cette application peut se faire par
tous nos lecteurs, je me dispenserai de la
présenter ici.
Voudrait-on reprocher a cette hypothèse
trop de complication? Je prie de songer que
l ’inflammation d’un volcan est un si grand
phénomène , que beaucoup de causes doivent
concourir à sa formation : si une cause
simple et unique suffisait à les produire, ils
seraient plus communs sur le globe. L idee
de la simplicité de la nature portée a 1 exces,
peut aussi nous égarer. Elle est riche , et a
flans ses opérations employé probablement
une infinité de moyens que nous ignorons.».
C 297 )
Aucun principe physique ne repousse
cette hypothèse , elle se combine avec les observations
locales, explique tous les phénomènes
et même l’intermittence, la durée etles
divers degrés d’intensité des inflammations.
Elle montre l ’origine de l ’acide muriatique
qui abonde dans la fumée du Vésuve, celle
du muriate d’ammoniac et du muriate de
soude qui se sublime dans les vapeurs des
laves , celle du carbonate de soude si commun
dans les substances volcaniques de
Naples ; elle se concilie enfin avec l ’opinion
de physiciens qui veulent absolument
faire agir l ’eau dans les éruptions. Si le
pétrole, comme il me semble, est la cause
prochaine des incendies du Vésuve, on peut
se flatter de voir s’éteindre ce volcan. La»
source de pétrole peut tarir, ou prendre
une autre direction , et si jamais on en
pouvait découvrir le cours, ce serait une
belle entreprise que celle de le détourner,
et d’enlever ainsi au volcan son aliment.
Il est dans la nature, des objets si grands,
si majestueux, que l ’homme ne les contemple
qu’avec une admiration d’étonnement
et de stupeur. Quand un volcan est en
graiidç activité, quand il yomit des torrens