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connaître mes doutes sur la première partie
de cette proposition, et je ne crois pas la
seconde mieux établie. Une observation à
ce sujet faite par le citoyen Dolomieu dans
les volcans du Puy-de-Dôme, jette quelque
jour sur cette question.
« Le granit qui constitue le sol sur lequel
reposent immédiatement les montagnes volcaniques
de cette partie de la France, est
composé de quartz, feld-spath et mica. La
contexture de cette roche, la disposition
de ses masses et tous ses caractères la placent
dans la classe des matières les plus
anciennes de toutes celles qui composent
nos continens ; et c’est ce genre de roches
que les naturalistes, avec un accord pres-
qu’unanime , ont depuis long - tems consi-?
déré comme étant la base fondamentale de
nos plus hautes montagnes et de toutes le§
grandes chaînes , comme la roche essentiellement
primitive, comme la matière dont
l ’origine doit remonter aux premiers tems
de la consolidation de notre globe. Les
volcans dont je parle , se sont fait jour à
travers ces masses granitiques ; ils les ont
évidemment percées pour placer sur leur
surface extérieure des matières qui résidaient
au-dessous, lesquelles sans les efforts
des agens volcaniques auraient été à jamais
soustraites à nos observations. La plupart
de ces produits de volcans sont entièrement
différens par leur nature des granits
sur lesquels ils sont venus reposer, et ceux-là
même qui paraîtraient s’en rapprocher davantage,
ont encore de telles dissemblances,
qu on ne saurait les confondre. La roche
granitique , à quelque profondeur quelle
ait ete creusée par l ’ouverture des vallées ,
ne renferme aucune substance qui lui soit
propre, ou qui lui soit étrangère, à laquelle
on puisse attribuer les effets des volcans. 5»
Parmi les conséquences que le citoyen Dolomieu
tire de ces observations , on trouve
celle que le granit n’est pas toujours la roche
primitive, puisqu’elle est postérieure aux
matières qui supportent ses masses.