aurons occasion de parler par la suite. Cette
lave continua de se montrer pendant une
profondeur de près de trois mètres et demi(i),
au-delà de laquelle la fouille se discontinua,
l ’eau ayant commencé à sourdre ; d’autres
recherches m’ont appris que la-même variété
de laves s’est trouvée dans divers puits
d’Averse, ce qui annonce un courant passant
sous cette ville. Sur ces notions, j’ai
cherché si cetté lave ne se montrait point
aux environs à la surface de la terre , et je
l ’ai trouvée près de Parete, village au sud-
ouest d’Averse. Ce n’est pas même la seule
qui s’y voit ; à la profondeur de trois mètres
trente centimètres (2.) il y en existe une
autre tendre , fragile, d’un grain cristallisé,
d’une couleur grise à taches noires, dans
lesquelles le grain est plus gros et plus cristallisé.
Le feld-spath est abondamment répandu
dans cette lave, qui ressemble beaucoup
à celle de Sorrento : elle est ordinairement
épaisse de quatorze à seize mètres (3)
et repose §ur une matière terreuse, pulvérulente,
d’origine volcanique \ appelée par les
( ï) Environ 20 pieds.
(2) i 5 à' 16 pieds.
(3) 43 à 5o pieds.
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habitans cendrée, cineraccio. Je n’ai auoun
doute que ces laves ne soient sorties du
grand cratère de Quarto dont il sera question
ci-après.
Vers l ’extrémité occidentale de la plaine
d’Averse, est situé le marais de Linterne ou
lac de Patria (1) qui, comme les deux lacs
voisins de Fusaro et de Licola, n’a aucunement
l’aspect d’un cratère. Ce serait une
erreur de penser que dans un pays volca-
nisé , tout lac dût son origine à un cratère.
Celui de Patria, du périmètre d’environ cinq
kilomètres (2} , d’une profondeur moyenne
(1) On prétend que le nom de Pa/ria donné à ce
lieu, tire son origine de l’inscription que Scipion l’A -
fricain , mort dans ce canton, avait fait mettre sur son
tombeau : Ingrata Patria , nequidem ossa mea ha~
bebis. On sait assez que ce grand homme, après avoir
sauvé plusieurs fois la République, fut accusé par ses
envieux d’avoir vendu la paix à Antiochus, et de s’être
enrichi des deniers publics. Connaissant l’inconstance
de ses concitoyens et affligé de leur ingratitude , il se
retira à Linterne, où il consacra son tems aux lettres
à la philosophie et à l’a^nitié, et termina dans un état
de fortune modeste, une vie dont ses triomphes et sa
modération ont à jamais assuré la gloire.
(2) Une lieue de 2q au degré.