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masses de brèche très-irrégulièrement disposées
; qu’au dessous de ces matières se trouve
la lave, et que plus on creuse dans ce terrain,
plus on y découvre les traces du feu. Il ajoute
que presqu’au niveau de la mer on trouve
des blocs de basalte, d’où il conclut que
des feux volcaniques ont soulevé ces substances
calcaires. En lisant cette description
dans Swinburne, j ’imaginai avoir trouvé le
volcan créateur de la plaine de Sorrento. Les
îles des Sirènes sont en effet si voisines du
flanc méridional de cette plaine , que leur
volcan aurait pu y lancer, sinon des laves, au
moins des substances volcaniques. J’entrepris
donc le voyage de ces îles; et descendu à
terre dans le lieu même décrit par Swinburne
, je n’ai rien trouvé de tout ce qu’il
d it, pas une seule trace de feu volcanique
ce qu’il a pris pour des basaltes sont des pa-
rallélipipèdes très - irréguliers que forme la
pierre calcaire parle seul effet de la décomposition
, et l’archipel des Sirènes n’est,
qu’une suite d’écueils ou roches calcaires
absolument analogues aux collines
calcaires qui entourent la plaine de Sorrento
(1). Les vagues de la mer sans cesse
(i) Ce Swinburne dont on a si mal-à-propos traduit
agitées entre ces rochers, jointes à l ’action
de l’air et des vents, ont tellement agi sur
eux , qu’ils sont dans un véritable état de
décomposition.
A l’ouest de Sorrento se trouve la montagne
de Massa, dont le flanc oriental est de 53 t -J
schiste argilleux micacé , reposant sur la
pierre àâiguiser ; celle-ci, du côté de la mer,
s’étend vers le nord, le reste de la montagne
est de pierre calcaire.On trouve cependant des
substances volcaniques semblables à celles
de Sorrento, dans une profonde vallée voisine,
dite Cementaro .~Lz territoire de Massa
finit à la pointe de la Campanella ( Cloche )
jadis le cap Minerve. Un temple célèbre dédié
à cette déesse, lui en avait donné le nom
qu’il eût mieux valu conserver.
Un canal peu étendu sépare la pointe de
la Campanella de l ’île de Caprée. Elle est
formée d’une masse uniforme de pierre calcaire
d'un grain fin et de couleur grise. Au
le Voyage d’Italie en français, et que les belles presses
de Didot n’ont pas craint de publier, a vu ce pays à
peu-près comme les îles des Sireues. Je ne connois pas
de voyageur qui mérite moins de confiance, si ce n’est
son compatriote Brydpne ; mais du moins celui-ci est
aussi gai que l’autre est tristement érudit.