grands amas de végétaux qui aient produit
des tourbières.
J’avertis les Iythologues qui passeront à
Capoue, de ne pas négliger d’y voir la
magnifique urne qui sert de fonts baptismaux
à la cathédrale : elle sort d’une masse
de brèche d’Egypte composée de morceaux
de granit, de jaspe et d’une pierre verte qui
semble être une serpentine. Cette brèche est
semblable à celle de la colonne sur laquelle
était posée au capitol e la statue du pasteur
Marsias qui s’arrache une épine du pied.
Si l’on descend dans l ’église souterraine de
cette cathédrale, on pourra remarquer encore,
dans la mosaïque qui revêt les murs
extérieurs d’une chapelle isolée , un morceau
de porphyre verd, à grandes taches
d’agate.
La plaine deCapoue à l’ouest s’étend jusqu’à
la mer ; au sud, elle s’unit à celle
d’Averse, et confine à l’est avec celles de
Caserte et de Madaloni. Le sol de cette
vaste contrée est volcanique, et je ne ytns
de moyen de rendre raison de son égalité,
et pour ainsi dire de son horizontalité, qu’en
recourant à l’action de la mer qui a également
distribué et soumis au même niveau
les matières sans cohérence vomies par les
volcans. Diverses éruptions peuvent donner
naissance à des collines, mais non pas à une
plaine égale et uniforme. Les torrens d’eau
qui descendent des montagnes, peuvent aussi
égaliser une surface de terre, en en remplissant
les cavités ; mais les Apennins qui entourent
la plaine d* Averse en sont si éloignés
et son étendue est si grande, qu’il faut bien
donner à son origine une cause plus vaste
et plus générale.
Dans tout le territoire d’A verse on rencontre
sous la terre végétale un tuf jaunâtre
qui contient des morceaux de lave vitreuse
et de pierres-ponces noires pleines de feld-
spatlis ; dans quelques endroits cependant
on trouve des courans de lave enfoncés sous
la terre. Il y a peu d’années que l ’évêque
d’Averse , faisant creuser un puits dans le
jardin de son palais , on trouva à la profondeur
de vingt-un mètres ( î) une pierre
dure , noirâtre, qui s’étendait sur toute la
surface de l’excavation. Le duc delà Torre
en ayant reçu quelques échantillons , j’ai
reconnu que c’était une lave absolument
semblable au piperno de Pianura dont nous