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cans ; mais écoutons sur cela ce que dit 1©
naturaliste déjà cité. « Les coquilles qui ont
été réellement trouvées dans les matières,
vomies par le Vésuve , appartenaient aux
lits de matière calcaire et coquillière qui se
trouvent dans le foyer du volcan. Quant à
«celles de 1 éruption de 163 r , je doute que
1 observation de deux auteurs, Braccini et le
pere Ignazio, soit exacte. On assurait la
meme chose dans l ’éruption aqueuse de
1 Etna en 1755; et beaucoup d’auteurs, échos
d un bruit populaire, ont parlé des corps
marins trouvés en quantité dans le lit du
torrent qui s était précipité des cimes de
1 Etna. J y ai fait de longues et scrupuleuses
recherches, j ’ai fait creuser dans le
sable du lit de ce torrent, sable qu’il avait
apporté, sans pouvoir y trouver le plus
mince fragment de coquilles, ni le moindre
indice de corps marins. Si l’on trouve sur
1 Etna et sur les volcans éteints du Vicentin
et du Padouan des coquilles fossiles, elles
n ont aucun rapport avec une combustion
souterraine, et ne sont qu’un dépôt de la
mer, qui primitivement couvrait le sol d’où
s’éleva le volcan, ou en baignait les flancs;
ce qui ne permet pas d’autre induction que
( z 5i )
celle d’une certaine contemporanéité entre?
les dépôts des eaux et les productions du feu.»
A ces réflexions du citoyen Dolomieu ,
j ’en ajouterai deux autres ; la première
tirée de l’état intérieur du Vésuve avant
l ’éruption de i 63i : alors on pouvait descendre
jusqu’au fond de l ’entonnoir, et arriver
certainement à un point inférieur au
niveau de la mer, suivant les mesures rapportées
par Braccini, et quand même , pour
sûreté de calcul, on voudrait les diminuer
de moitié. Si une communication eût existé
entre le Vésuve et la mer, un lac d’eau salé©
se fût trouvé au fond du cratère, attendu la
propriété qu’a l’eau de se mettre de niveau.
La seconde est que, dans la grande éruption
de 1794» à laquelle j’assistai toute la nuit
en compagnie du docteur Thompson, étant
en mer à peu de mètres du rivage, je ne
vis dans ses eaux aucun phénomène, qui
certainement aurait dû avoir lieu et se faire
remarquer, si cette prétendue communication
avait existé. Le problème de l ’origine
de l’acide muriatique qui domine dans les
vapeurs du Vésuve, reste donc encore tout,
entier à résoudre. J’exposerai dans la suit©
mes conjectures à ce sujet.