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‘Quand le calorique s’est mêlé à quelques
parties d’un corps, il ne s’en peut séparer s’il
j i ’y a une antre substance avec laquelle il
puisse s’unir. La vélocité de son passage
d’une substance à l’autre, dépend d un nombre
des points de contact et des degres d affinité
qu’ont entr’eux le corps dont il doit
s’échapper et celui qui doit le recevoir.
Dans les courans de lave, leur surface inférieure
transmet leur calorique à la terre,
et leur surface extérieure le transmet a
l ’air. Les matières fusibles mises en fusion
retiennent long-tems leur calorique, et il
en faut une forte dose pour faire fondre
les substances pierreuses. Il a dans les laves
une telle intensité, qu’il volatilise les substances
les plus dures. Quand celle de 1794
entra dans l’église de la Torre, elle y forma
des cristaux de pyroxène par sublimation ,
et Thompson en trouva quelque tems après
de capillaires sur les débris des murs qu’elle
avoit enveloppés. Si la quantité du calorique
qui constitue la fluidité des laves est
excessivement grande, si leur superficie se
refroidissant tout-à-coup par le contact de
ï ’air empêche par sa consolidation le calorique
de ses parties intérieure s de s’unir à
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î ’air, on ne voit pas pourquoi, lorsqu’il, sô
fait quelque fente dans l ’épaisseur de la
lave , il ne pourrait pas, ainsi que la masse
des vapeurs qui cherchent une issue , se
diriger vers cette fente. On objectera peut-
être qu’une lave d’ischia qui date de i 3o i ,
s’est vue dans ce siècle fumer encore, quoiqu’il
ne soit pas présumable qu’elle ait conservé
après le laps de plus de quatre siècles
quelque dose de calorique. J’ai souvent
cherché à vérifier cette observation , mais
sans succès ; et quoique je n’en nie pas la.
réalité , je ne vois pas quel argument on
en pourrait tirer contre ce que j’établis.
Les fumeroles qu’anime une forte dose de
calorique étant très-communes à Ischia, il.
est probable que ces vapeurs appartiennent,
plutôt au sol de l ’île qu’aux courans de
la lave.
Les laves peuvent donner lieu à. beau coup
d’observations^ Les ouvrages d’Hamilton,
du père la Torre, de Botis, de Tata, etc. en
sont remplis. Je me bornerai à une seule
qui me paraît intéressante. Je ne suis pas
le premier à la faire, mais on n’y a pas
fait l’attention qu’elle méritait. Si une lave
dans son cours. rencontre un arbre, de.