( 62 )
autre origine , et de la chercher dans de plus
anciens dont il n’est plus possible de découvrir
les vestiges.
La plaine de Capoue est terminée au nord
par les collines de la Roche-Monfine , à
l ’ouest par la mer, au sud par les collines de
Naples, à l ’est elle se lie aux plaines d’Ayerse
et de Nola. Elle est arrosée par le Volturne ,
dont iine des branches dite le calore descend
des montagnes de Bénévent, tandis
que l ’autre branche sort de celles au-dessus
de Venafro. Cette délicieuse et riche plaine
est la plus belle partie de la terre de labour,
et celle qui justifie le plus le surnom & heureuse
donné à la Campanie. Les deux villes
de Capoue et d’Ayerse, une nombreuse* population
répandue dans une foule de villages,
contribuent à l’embellir. La fécondité du
sol, secondée par la douceur du climat,
sont deux sources d’opulence pour celui
qui a le bonheur de posséder un coin de
cette terre. Quand on l ’a vue, on ne s’étonne
plus qu’elle ait pu amollir Annibal
et ses carthaginois. Son fond est par-tout
■ volcanique. Dans le voisinage de Capoue
et de Sainte-Marie, il y a de profondes carrières
de tufs couleur de cendre, qui contiennent
des écailles de mica et des pierres-
ponces noirâtres. Le C.en Fortis,dans son
mémoire sur les tourbières, dit avoir observé
des indications de tourbe dans quelque endroit
de la plaine de Capoue.Une tourbière
à une si petite distance de Naples, serait un
objet de la première importance dans un
tems où d’excessives coupes de bois ont
beaucoup trop diminué dans les environs
la quantité des combustibles. Les eaux qui,
au nord du Volturne, coulent lentement, et
qui descendues des montagnes de Calvi et
de Teano se rendent à la mer près de Castel-
Pagano, celles du Clanio qui sortant des
Apennins à l’est passent au sud du Volturne
et se divisent pour tomber, soit dans les
canaux que les habitans de l’endroit ont
appelé Lagni, soit dans le lac de Patria, se
répandent dans les parties les plus basses
de cette plaine, et restent en divers lieux en
état de stagnation. Dans les siècles antérieurs,
lorsqu’on ne s’était pas occupé de
faciliter leur écoulement et de multiplier les
canaux, une grande partie de cette plaine
était peut-être un vaste marais ; et comme
la végétation est prodigieuse dans cette
contrée , il est facile qu’il se soit formé de *