à angles et pointes, beaucoup affectent la
forme ronde et annoncent avoir été roulées
avant de s’être réunies en masse solide. On
s’est servi de ces marbres pour le palais de
Caserte ; les anciens les ont connus, et c’est
à leurs excavations qu’on attribue les grottes
fréquentes du mont Massico, et sur-tout
celle dite de Saint-Marcellin, où l’on prétend
que s’est rassemblé, dans le troisième
siècle, le concile de trois cents évêques, qui
porte le nom de S in u essa . Cette grotte est
à peu de distance de Mondragone, sur le
chemin qui conduit aux bains en passant
au pied de la montagne. Sa partie antérieure
est tombée depuis peu de tems,
mais l’on voit qu’elle était spacieuse. A l’extrémité
du Massico, vis-à-vis Mondragone et
précisément à la tour des Bains, on trouve
des morceaux d’albâtre calcaire tantôt blanc,
tantôt gris ou veiné, et à couches marquées
par de légères variations de couleur.
L’acide sulfurique, si fréquent dans les
lieux volcaniques lorsqu’il rencontre des
matières calcaires, se combine avec elles et
forme le sulfate de chaux ; c’est pourquoi ce
sel terreux se trouve si communément vers
les confins des matières volcaniques et cal-
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calres. Le Massico, voisin d’un grand volcan
, a été en divers endroits investi par
l’acide sulfurique , qui a dû se rendre abondant
en sulfate de chaux. Les colons l’y
connaissent sous le nom de s tu c , et on le
rencontre également dans le côté occidental
qui regarde Sessa, et dans le côté opposé
près de Casanova. Les pluies m’ayant empêché
de visiter ce premier endroit , j’ai
examiné le second. La partie de la montagne
contiguë à l ’hermitage de la Madonne
du grand M û r ie r , est plus ou moins pénétrée
par l’acide sulfurique. Il y a des endroits
ou il abonde au point que lés pierres qu’on
en tire ne font aucune effervescence avec
l’acide ; il y en a d’autres où elles en font
une très-faible , et enfin quelques-uns qui ,
maintenus dans leur état naturel, ont retenu
1 acide carbonique. Les parties de la
montagne où la combinaison avec l’acide
sulfurique s est le plus operee , sont plus
blanches , plus pulvérulentes ; elles salissent
les doigts et contiennent des morceaux de
sulfate de chaux. Plus facilement réduites
en poussière, elles sont transportées par les
eaux et déposées dans les vides de la montagne
, où elles forment le gypse ou stuc en