Cette plaine est entourée, en forme d’amphithéâtre,
par des montagnes calcaires ; elle
est ouverte au nord y ers la mer, et c est non
loin de son rivage qu’est située la ville de
Sorrento , qui peut s enorgueillir d avoir
donné le jour à l ’un des premiers poètes du
monde , au Tasse. Quoiqu’entourée de collines
calcaires, la plaine de Sorrento n’en
est pas moins entièrement formée de substances
volcaniques, jusqu’à une profondeur
inconnue : elles ont l’apparence du t u f ,
auquel elles ressemblent d’ailleurs par leur
légèreté et leur peu de cohérence.Thompson
est le premier à avoir soupçonné que le tuf
de Sorrento était originairement une lave.
Mes observations sur le lieu et les essais
que j’y ai recueillis, ont changé pour moi
ce soupçon en certitude. Sous la terre végétale
qui forme la surface extérieure de cette
plaine, se trouve un massif volcanique, gris,
tendre, friable ; sous celui-ci la même matière
plus compacte et d’un gris plus obscur, et
en s’enfonçant davantage, on la rencontre
encore plus compacte et plus noire. C’est de
cette troisième espèce dont on fait usage
dans la construction des édifices : on 1 emploie
sur-tout pour les marches' d’esçaliçrs
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et les chambranles des portes et fenêtres ;
on la connaît sous le nom de pierre de Sorrento,
et elle a tout l’aspect d’une véritable
lave. On n’y discerne point ces morceaux
détachés de matières hétérogènes qui se
trouvent communément dans les tufs; et en
l’observant à un jour favorable, on voit que
son grain est cristallisé , mais égal et serré.
Elle contient quelques lames de: mica, beaucoup
de feld-spaths polis et brillans; quelques
particules de fer cristallisé s’y trouvent
répandues. Elle est parfaitement opaque ,
peut se diviser enlames très-minces sans s’é-
gréner, et présente une cassure concorde. En
examinant la coupe des nombreuses carrières
qu’on exploite au bord de la mer, on reconnaît
que la matière-est par-tout la même;,
qu’elle ne diffère que par la couleur plus ou
moins noire, et parce qu’elle se montre plus
ou moins compacte. Le passage d’une couche
à l’autre est pour ainsi dire insensible y
le seul changement de couleur en forme la
ligne de démarcation, qui n’est jamais dans
le même plan horizontal, et court tantôt en
ondulant, tantôt en serpentant en zig-zag.
Ce qui dans cette pierre mérite une attention
particulière , ce sont les, cavités dont elle