nales de chimie, n.° 61), mérite une sérieuse
réflexion; « Voilà, dit - i l , une subs-
« tance pierreuse, dure , transparente , forte
mée de lames , cristallisée régulièrement
« et rangée jusqu’à présent dans le genre
« des gemmes, qui contient plus de la moitié
«c de son poids de magnésie. Il suit de là;
« que la silice exerce une attraction mar-
« quée sur la magnésie : quoique les clii-
« mistes ne puissent que difficilement opérer
« cette combinaison par les moyens connus,
« il faut que les trois substances dont est
« composé le péridot aient été dissoutes
cc dans l’eau, quoiqu’elles se refusent à toute
«c dissolution , soit seules, soit réunies , par
<c les procédés qui sont à la disposition de
« la chimie. Peut-être aussi qu’elles ont été
« dissoutes par quelques acides, tels que
<c l’acide carbonique, par exemple, qui leur
<c a été enleyé par quelque cause qui nous
« est inconnue. :» Le péridot n’est pas la
seule substance qui nous présente le phénomène
d’une intime union des terres insolubles
dans l’eau par les moyens ordinaires
de la chimie. S i, pour obtenir la cristallisation,
on admet la nécessité d’une dissolution
antérieure dans l’eau, on sera fort.
embarrassé d’expliquer la formation de ces
cristaux ; quelle était la force dont l’eau
était animée , et qui lui donnait le pouvoir
de tenir simultanément en dissolution la
terre siliceuse , la magnésie et l’oxide de
fer. Si, d’accord avec le C.en Dolomieu, on
ne croit pas nécessaire une dissolution antérieure,
et qu’on juge suffisant un véhicule
qui rapproche les molécules de manière à les
faire entrer dans leur sphère d’attraction, la
difficulté ne sera pas moindre. Quelle que soit
la nature de ce véhicule supposé, les diverses
substances auront avec lui divers degrés d’af-
finité, elles «.uront une pesanteur spécifique
différente, et ne pouvant sé concevoir dissoutes
, mais seulement suspendues dans le
fluide, elles devront s’y séparer dans des
teins différens, et ne pourront jamais se
réunir intimément, comme l’exige une cris-
talïi sation régulière., Cette force que n’a pas
l’eau, se trouve dans le feu. Les substances
les moins fusibles le deviennent en les mêlant
avec des substances d’une autre nature. Le
feu est le dissolvant général de toutes les
terres ; il les met en état d’exercer entre elles
leurs propriétés chimiques et d’obéir aux
impulsions de leurs affinités simples, com