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tation, leurs mauvais effets sont purement
mécaniques. Mêlées à l’eau de la pluie,
comme il arriva dans cette éruption, elles
forment une pâte qu i, rassemblée en grande
quantité sur les végétaux, en détruit par son
poids les organes les plus tendres, et comprime
leurs rameaux, qui se courbent ou se
cassent suivant la nature de leurs libres.
Elles forment en outre, et sur-tout sur- les
feuilles et les fruits, une croûte qui absorbe
un plus fort degré de calorique et le retient
plus long-tems, ce qui empêche la transpiration
de la plante et en détruit l ’économie.
C’est pour me conformer à l’usagé vulgaire,
qu’en parlant de cette substance je
me suis servi du mot cendre. L ’impropriété
est sensible, puisqu’elle n’a aucun rapport
avec les cendres des végétaux. ïl serait
donc convenable de la désigner désormais
par le nom de sable volcanique dont l ’usage
commence à s’introduire. En l ’examinant à
la loupe, on. voit que cette substance est
composée de particules d’un aspect rude
et terreux, mêlées de fragmens triturés de
leld-spaths et de pyroxènes. Toutes ne sont:
pas parfaitement semblables ; les unes ont
plus, les autres moins de volume. Souvent
elles sont d’un gris-foncé tendant au noir,
quelquefois et sur - tout dans les derniers
jours de leur chute, elles sont dune couleur
plus claire et plus cendree. C est une
observation constante, que l ’éruption touche
à sa lin lorsque les cendres blanches commencent
à tomber. Cette couleur blanche
des cendres peut provenir de deux causes r
la première , d’une plus grande trituration
et tenuité ; c’est ainsi que le verre verd ,
réduit en poussière très-fine, présente un
aspect blanc : la seconde, d’avoir été plus
long-tems exposées à l’action des vapeurs
acides. La cendre que le volcan lance dans
les premiers momens de son éruption , sortant
d’un fourneau plein de matières, les
vapeurs, à mesure qu’il se vide, peuvent
agir plus librement sur les substances qui
y restent. Quelques-unes de ces cendres,
mises sur le feu, rendent une odeur de-
soufre sensible ; d’autres lessivées, fournissent
le muriate de soude ou le muriate ammoniacal,
ou le sulfate de fer, et souvent
deux et même ces- trois espèces de sel ensemble.
Les terres qui y prédominent sont*
l ’argilleuse et la siliceuse».