On pourrait croire que les phénomènes
de cette éruption, et spécialement ceux qui
eurent lieu depuis le soir du 15 jusqu'au:
20, ont dû avoir une grande influence sur
1 atmosphère deNaples -, cependant le tableau
des observations météorologiques que m’a:
communique le professeur d’astronomieCas^
selli, prouve que le baromètre n’a éprouvé
aucun changement sensible. Casselli se servait
d un baromètre anglais, divisé en pouces,
et en centièmes. Du 11 juin au i 5, il s’était
maintenu entre le 29*61 et 29,6x8. Les ié
et 17, il fut stationnaire à 29^60. Le 18*
il varia de 29,66 à 29,62. Le 19, de 29,60
il passa à 29,51. Le 20, il se maintint à 29*
46. Le 21 il varia de 29,46 à 29,49. Je
m’entretenais un jour de cette particularité
avec le citoyen Cotte, assez connu par ses
observations météorologiques, qui la trouva
fort extraordinaire. Nous étions chez le
citoyen laMétherie, qui à ce sujet me montra
un mémoire de JVÏ. de Bueh, savant minéralogiste
prussien , inséré dans le journal de
Physique de thermidor an 7, sous le titre
de Considérations sur le Baromètre , où je
trouvai le passage suivant qui m’a semblé
curieux « Le Vesuve, en. 1794, semblait von-
( 217 )
« loir engloutir toute la nature ; la terre
« tremblait, des mugissemens horribles pa-
«t raissaient annoncer la ruine du pays, une
<c nuit épaisse couvrait la terre, des cendres
« tombaient en hauteur prodigieuse, des
« flammes et fumées s’élevaient sept fois
« plus haut que le volcan même, c’est-à-
« dire, jusqu’à la douzième partie de Patte
mosphère terrestre • des éclairs vifs sorte
talent par-tout, et l’atmosphère marquait
cc une abondance d’électricité négative,
<t jamais observée pendant le cours tran-
<c quille de l ’année ; des torrens de pluie
et fondaient des cieux et ravageaient les
« fruits de l’industrie humaine ; chaque
« instrument météorologique se trouvait
<c dans la plus forte agitation ; le seul
« baromètre, comme un sage parmi les
« mondains , ne prenait point de part au
«c fracas qui l’entourait, il paraissait d’au-
tc tant plus fixe, que ses confrères se monte
traient inquiets , agités et errans. Il n’y
« avait qu’un oeil exercé qui fût en , état
« d’y remarquer quelque changement pente
dant les dix jours du plus grand trouble
«c de la nature. »
Enfin le 20, la pluie ’de cendre étant ces