C H A P I T R E V I I .
Vues e t conjectures sur les inflammations
> du *Vésuve.
L es grandes opérations des volcans se font
dans des lieux inaccessibles à l’homme.
Quand leurs effets se manifestent à nos sens,
nous ne pouvons les observer que d’un certain
éloignement ; nous manquons ainsi des
hases les plus sûres sur lesquelles s’appuieraient
nos raisonnemens. Le philosophe est
donc ici presque réduit au champ des conjectures.
Elles obtiendront un degré de prohabilité
suffisant, si elles se fondent sur des
faits certains, si elles ne contrarient aucun
principe de physique, si elles s’accordent
avec les phénomènes que présente l’objet
dont elles traitent, si enfin elles peuvent en.
fournir naturellement l’explication. Qu’on
me permette donc d’exposer mes conjectures
sur les inflammations du Vésuve. Voici les
faits sur lesquels je les fonde.
i . Les vapeurs du volcan et celles de ses
laves abondent en acide muriatique.
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2. Quelques courans de laves ont été remplis
de muriate de soude et de muriate
d’ammoniac. Toutes les substances volcaniques
des environs de Naples sont chargées
de carbonate de soude.
3. Les eaux minérales de Stabia contiennent-
beaucoup de muriate de soude. Près de
Salerne court une rivière d’eau salée. Aux
environs d’Avellino sont des sources et
des puits d’eau salée. Ainsi le sol de la
Campanie où est situé le volcan , recèle
une abondante mine de sel marin..
4- Une source de pétrole est près de la base
du Vésuve. Les pierres, tant calcaires que
siliceuses de Stabia, abondent en pétrole*
On trouve dans la principauté de Salerne,
dans les provinces de MonteTùisco et de
Bénévent, du charbon fossile et des ar-
gilles bitumineuses : ainsi la chaîne des
Apennins qui à l’est s’approche très-près
du Vésuve, abonde en substances inflammables.
5. Cette même chaîne de montagnes a des
sulfures de fer; et les observations géologiques
nous enseignent, que lorsqu’une
contrée offre du bitume et des sulfures
métalliques, ces substances y existent réu