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avant moi, savoir, que lorsqu’il formait le
cratère de l’ancien volcan, il était rempli de
lentes, ainsi que l’était le Vésuve avant
1 éruption de 1794» et qu’une lave ayant
rempli l’entonnoir, s’est insinuée dans les
fentes. Le prompt refroidissement que dans
ce cas elle doit subir, rend même raison de
leur configuration prismatique. Loin d’avoir
quelque rapport avec les figures régulières
de la cristallisation, ainsi qu’on l’a prétendu,
elle n’est que l’effet de là retraite de la
lave, lorsqu’elle passe par une prompte dispersion
du calorique à l’état de consolidation.
Voilà pourquoi les formes prismatiques
sont plus communes et plus décidées
dans les courans de lave qui , soit par le
contact de l’eau, soit par quelqu’autre circonstance
locale, ont subi un très-prompt
refroidissement. La lave dont il s’agit, divisée
en un grand nombre de petits filons qui
se sont insinués dans les crevasses du cône,
s’y est refroidie très-vite , et y a par conséquent
pris la forme prismatique. Quelques
observations du citoyen Dolomieu confirment
ce que j’avance. Dans le rapport
fait à l’Institut, de ses voyages de l’an 5 et 6.x
il dit, en parlant de la configuration régu-
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lière des laves: c* J’avais remarqué dans
d’autres volcans, que les laves qui avaient
rempli des fentes y avaient aussi acquis la
même forme prismatique , quoique elles
n’eussent pas éprouvé le contact de l’eau.
J’avais cité entr’autres les petits prismes
de l’île Ponce entassés horizontalement
comme les bûches dans un chantier, et représentant
les murs de fabrique ancienne ,
dits opéra r e ticu la ta ; lorsqu’un des côtés
de leur encaissement était détruit, ils restaient
à découvert, et j’en avais conclu que
les parois de la fente avaient produit le
même effet que, dans le premier cas, j’attribuais
à la mer, en servant de conducteur
au calorique , et en soustrayant presque
subitement à la lavu celui qui servait à sa.
fluidité.
Dans les départemens du Puy-de-Dôme,
du Cantal et de la Haute-Loire, cette explication
reçoit à chaqun pas sa confirmation.
Les laves qui ont une certaine, épaisseur
, et qui reposent immédiatement sur
le granit, sont devenues prismatiques, et
les prismes ont une hauteur depuis quatre
pieds jusqu’à vingt ou trente, en s’élevant