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tandis que le volcan était parfaitement
tranquille ; arrivé vers la moitié du cône à
j ’entendis un retentissement profond semblable
à une détonation souterraine ; je
m’arrêtai un instant, et jetant les yeux au
sommet du volcan, j’en vis s’élever une petite
nuée qui paraissait être de la fumée , elle
disparut aussitôt. En poursuivant ma route,
le même phénomène se répéta deux fois ;
mais arrivé au bord du cratère, je trouvai
le volcan dans un calme absolu* Tandis
qu’assis sur sa crête, je contemplais avec
plaisir le repos de la nature à côté d’un
lieu si terrible, je vis se détacher quelques
massifs des parois taillées à pic du cratère
opposées à ceux sur lesquelles j ’étais assis,
et rouler dans les profondeurs de l ’entonnoir
: à mesure qu’ils tombaient en glissant
sur sa surface intérieure, ils entraînaient
avec eux d’autres massifs, il s’élevait un
nuage de poussière, et se faisait entendre
une détonation plus ou moins forte, selon
la quantité de pierres qui tombait. Cette
détonation formait, pour ainsi dire, une
traînée d’un bruit sourd, qui se terminait
par un ton plus fort, produit par la chute
des pierres sur le fond du cratère. Etant
( ïl55 )
testé environ une heure sur le sommet du
Vésuve, je vis se répéter ce même accident
jusqu’à quatre fois , et toujours avec les
mêmes circonstances. Or dansles explosions
qui partent de la bouche du Vésuve, les
pierres lancées doivent tomber sur les
parois intérieures ou extérieures du cône, et
par conséquent y produire toujours quelque
détonation : si, en observant le volcan d’une
certaine distance, il paraît quelquefois qu’il
y ait des jets de pierres sans détonation,
cela doit s’attribuer aux combinaisons qui
peuvent varier à l ’infini, soit dans la direction
des jets, soit dans la chute des pierres,
soit dans l ’ondulation du son qui suit
l ’impulsion du vent. Il arrive même quelquefois
qu’on entend une détonation sans
qu’on voie aucun jet s’élever au-dessus de
la bouche, parce que les pierres lancées
ne reçoivent pas toujours une impulsion
suffisante pour les faire sortir du cratère,
Spalanzani a considéré ces détonations
comme produites par le même fluide élastique
qui cause les explosions. « Le feu ,
« dit-il, page 8, volume I.er, étant de soi-
«< même incapable de produire les» explo-
« sions, il faut recourir à un fluide élasti