ce chapitre et dans le précédent, il résulte
que la pierre siliceuse se trouve fréquemment
dans les collines calcaires de la Campanie
, phénomène assez commun dans les
Apennins et autres chaînes de montagnes
calcaires. Ces pierres siliceuses , qui se
trouvent en couches ou en nids dans les
montagnes que les géologues ont nommées
secondaires , ne doivent pas se confondre
avec les autres pierres siliceuses qui, seules
ou mêlees à d’autres fossiles , forment les
montagnes primitives. Pour les distinguer ,
on a donné aux premières le nom de petro-
silex secondaire ( hornstein de "Werner, neo-
petre de Saussure ) , et aux secondes, celui
de petro - silex primitif ( ou palajo-petre
de Saussure ) ; mais l ’origine de cette substance
siliceuse mêlée mécaniquement à la
terre calcaire, et la manière dont elle s’y
trouve unie sont un problème que jusqu’à ce
jour les géologues n’ont pas expliqué d’une
manière satisfaisante. Le citoyen Dolomieu
a donc eu bien raison d’avancer dans son
Mémoire sur les pierres composées et sur les
roches , que « l ’origine de ce silex, si com-
« mun dans les bancs calcaires et dans les
<c couches de craie , est une grande ques-
«= tion de géologie ■ ». Dire avec Vallérius
que le silex naît dans les fentes des montagnes
calcaires , c’est précisément ne rien
dire. Prétendre que la terre siliceuse se
transforme en terre calcaire, ou la terre calcaire
en siliceuse , est un paradoxe qui ne
résisté ni aux observations ni au raisonnement.
Je pense qu’il faut remonter à la formation
primitive des montagnes, et les considérer
dans leur passage de l ’état de fluidité
ou de mollesse , à celui de consolidation.
Pour l ’usage de ceux qui voudront s’appliquer
à la solution de ce problème , j’observerai
que souvent la substance siliceuse, au
lieu de former des couches , s’est rassemblée
en rognons épars dans la pierre calcaire.
J’ai principalement remarqué ce phénomène
dans la montagne de Monte-Leone, au-dessus
de la ville de Terni. Dans cette montagne ,
qui n’offre aucune trace de pétrification, on
voit entre les bancs calcaires, des veines de
5 à. 6 centimètres d’épaisseur (î) d’une pierre
siliceuse couleur de rose; tandis que dans les
flancs d’une vallée , au fond de laquelle court
la riviere de Corno, on ne rencontre
presqu aucune de ces veines siliceuses , et
(r) Deux à trois ponces.