abonde et qui sont remplies d’une substance
vitreuse, noire ôu grise, filamenteuse, offrant
un tissu de fils longitudinaux , croisé par
des fils transversaux, parmi lesquels il se
trouve souvent des fragmens de feld-spath
fondu. Pour l’ordinaire, ces cavités n’excèdent
pas cinq à six millimètres (1) de longueur
, mais il s’en trouve aussi de grandes,
qui excèdent seize centimètres (2). La substance
filamenteuse qui remplît ces cavités,
est la même dont le tuf paraît formé, en-
sorte que l ’oeil peut suivre le passage de l ’une
à l ’autre. Enfin il convient de remarquer que
le plus souvent ces cavités sont de forme
allongée, que leurs plus grands diamètres
sont horizontaux ; que la substance filamenteuse
dont elles sont pleines est quelquefois
si dure et ses filamens d’une telle consistance*
qu’on la reconnaît pour une lave poreuse.
S’il résulte de ces observations que la
pierre de Sorrento soit une lave, je ne vois
point de motifs pour ne pas reconnaître
pour tels beaucoup d’autres tufs de la Campanie
, et en général même tous ceux dont la
composition n’offre point de matières béte-
(1) Deux à trois ligues,
(2) Six pouces.
( % )
rogènes , qui aient le grain cristallise , et
qui sous la percussion rendent clairement
un son métallique. Mais à quelles causes attribuer
la fragilité et la légèreté de cette
lave? Est-ce un effet de sa haute antiquité ?
Est-ce l’insensible et puissante main du tems
qui, sans altérer ses principes constitutifs, a
seule détruit la cohésion de ses parties?Esî-elle
une décomposition produite par l ’action de
quelqu’aeide ? Est-elle une variété differente
des autres laves et dont la constitution physique
soit précisément la friabilité de ses parties
? Si la fragilité et le peu de cohérence
de la lave de Sorrento était un effet de la
décomposition , cette décomposition n’affecterait
pas uniformément toute sa masse ;
quelques-unes de ses parties plus ou moins
exposées à son action montreraient une décomposition
plus ou moins complète ; il est
donc plus probable que cette lave, comme
beaucoup d’autres qui ont l’apparence de
tuf, est une espèce particulière de lave fragile
et peu cohérente. Je sens fort bien la
difficulté de rendre raison, d’une manière
plausible, d’une composition de lave qui diffère
essentiellement de celle qui caractérise
toutes les autres ; cependant j’en indiquerai