couvrit, à plusieurs mètres sous terre, une
chambre, avec d’anciennes fresques. L’endroit
qui appuie le plus cette opinion, est
dans une possession des Cordeliers où se
voient les raines d’un amphithéâtre , et tout
auprès, un amas de substances volcaniques
qui n’y a point été transporté d’an autre
lie u , et porte le caractère d’être dans celui
sur lequel elles sont directement et immédiatement
tombées. En examinant leur situation
et celle des murs antiques qui les
avoisinent, on reconnaît que cet édifice a
été_enseveli sous une éruption semblable à
celle qui couvrit Herculanum. Combien
d’antiques cité s , en diverses parties du
globe , ont subi un sort pareil !
En trouvant dans le lit des ruisseaux de Sessa
une grande quantité de très-gros morceaux
de lave, je ne désespérai point d’en découvrir
quelque courant. Suivant donc la direction
de ces ruisseaux, et la visitant dans tous
ses, points accessibles , je rencontrai deux
courans de lave dans l ’endroit nommé la
Meulière de Valagno. Ce site mérite d’être
vu par tout lythologue qui aime les productions
volcaniques. Dans un petit vallon ,
court un ruisseau dont le Ut est un courant
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de lave grise, poreuse , parsemée de leucite
et de quelques fragmens de pyroxène. On
en fait des meules de moulin. Les morceaux
qu’on en détache pour cet usage, les acci-
dens de leur chute , le murmure de l ’eau ,
quelques petites cascades que les inégalités
qu’elle rencontre lui font former, l ’oinbre
interrompue des arbres , lui donnent l’aspect
le plus pittoresque. Au-dessus de la lave où
coule le ruisseau , on en voit une autre très-
différente. Son grain est plus fin, plus serré,
sa cotdeur plus foncée ; elle contient plus
de pyroxène et moins de leucite. Elle ressemble
beaucoup à celle dont était pavée la
voie Appienne, qui passait près de cette
contrée , et dont on trouve des morceaux
jetés dans la campagne. Je suis même persuadé
que c’est avec la lave extraite de cette
carrière , que les anciens ont pavé les routes
de ces environs. Il subsiste encore quelques
profondes grottes où se sont faites les exploitations
; beaucoup d’autres sont écroulées
, ou se sont remplies de terre ; j’en ai
visité plusieurs qui sont encore accessibles.
Les érudits qui ont écrit sur la voie Appienne
et les autres voies Romaines, ne
sont pas d’accord, sur le lieu d’où se tiraient