dans la Campanie deux plaines , l ’une
au nord-ouest , et l’autre beaucoup plus
étendue au sud-est. Parcourons d’abord la
première.
Il n’y a point de lythologue qui, en faisant
le voyage de Rome à Naples, ne soit frappé
de rencontrer, près du Garigîiano, des matières
volcaniques qu’il continue de trouver
jusqu’à Naples. Quelle est leur origine ?
Quels sont les cratères qui ont formé cette
contrée dont le climat est si beau, le terrain
si fertile, que des peuples si fameux ont
habitée , que lés évènemens dont elle a été
le théâtre, et les victoires des romains ont
rendue si célèbre ? Le volcan dont est sortie
la majeure partie de ces matières , est la
Roche-Monfine. Les érudits qui traversent ce
pays , ont d’intéressans souvenirs à l’aspect
de Mintume et de ses marais ( i) ; le lytho-
(i) C’est dans leur fange et h l’abri de leurs roseaux r
que le farouche Marius fut contraint de se cacher pour
se dérober aux recherches des sicaires du féroce Sylla..
Quand nos peintres ont voulu nous donner le tableau
de Marius à Minturne , ce n’est point cette scène qu’ils
ont cherché à rendre ; elle n’offrait rien de dramatique*
et était assez difficile à annoblir. Drouais s’est placé à
côté des plus grands maîtres , en nous peignant Marius
c 55 y
k)gue s’y occupe davantage des substances
volcaniques. Le sable ferrugineux , si commun
dans les pays de volcans, et.qui contient
des particules de mica et des fragmens
de schorl noir ( pyroxène de Haüy ) abonde
ici. La plaine de Minturne s’étend jusqu’aux
premières collines- de Sessa. Arrive sur la
grande route, à la 36.e colonne milliaire , on
aperçoit, en se tournant vers le nord-est ,
la face extérieure du cratère de la Roche“
Monfine. De cette station se voit la- surface
inclinée d’un cône tronqué , au - delà duquel
paraît la pointe d’un cône entier. La
montagne qui forme le cône tronqué, est
celle des Cortinelle 3 dont nous parlerons
au moment detre poignardé par un Cimbre , et faisant
tomber l’arme des mains de son assassin , par ces seuls
mots: Oser ois-tu hien,. soldat, tuer Caius Marius?
Mais qui pourra nous peindre cettè courtisanne Fannia
accueillant Marius proscrit, Marius autrefois son juge-,
et qui l’avait notée d’infamie par un de ses décrets ,
protégeant sa vie au risque de la sienne, uniquement
parce qu’elle voit en* lui un grand' homme tombe dans
le malheur ? Ce sujet est. certes tout autrement noble
que le trait du Cimbre que les regards de Marius em-r
pêchèrent d’être son bourreau j mais il n’efst pas dè ceux
qu’il est donné à l’art des Appelles de pouvoir nous
retracer.:.