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cc que qui se dégage de la lave liquide, et
« qui en soulève une partie, ce qui ne peut
cc s entendre sans détonation. En y réflé*-
« chissant, je croirais ne pas me tromper
« en disant que cet accord aura lieu dans
« de certaines limites seulement. Si le
<c fluide élastique se développe tout-à-coup
cc contre la lave, cet effet ne peut se pro-
« duire sans quelque bruit; mais s’il agit
« avec lenteur , le bruit doit être nul 01^
ce peu sensible, bien que l’éjection soit
« forte. Si 1 on suppose de l ’air atmosphère
rique renfermé dans un tube entre deux
cc bouchons, et que l’un d’eux soit violem-
cc ment chassé vers l’autre, celui - ci sera
« jeté à quelque distance et avec bruit,
«c mais il n’en fera point si le piston s’en
«c approche lentement. » Je crois sans peine
que du rapide développement des gaz sont
produites les explosions que le Vésuve lance
hors de sa bouche ; mais quant aux détonations,
les observations que je viens de
rapporter me persuadent qu’elles sont le
produit de la percussion des pierres. Il me
semble fort difficile de concevoir qu’il y
ait des explosions causées par des dévelop-
pemens lents et successifs des gaz. Quand
C )
o n réfléchit à l’immense quantité de matière
que dans chacun de ses jets lance le volcan,
à la vitesse avec laquelle elle est
poussée, à la distance qu’elle parcourt en
s’élevant du fond du cratère jusqu’à un
grand nombre de mètres au - delà de sa
bouche , on comprend que ces explosions
doivent être précédées par de rapides dé-
veloppemens de torrens de gaz.
Ces jets de matières incohérentes sont quelquefois
si abondans qu’ils forment de grandes
éruptions. Naples se souvient encore avec
terreur de la soirée du 8 août 1779 , dans
laquelle sortit de la bouche du Vésuve une
colonne immense de pierres enflammées ,
colonne qui, toujours alimentée par la nouvelle
matière que lui fournissait le volcan ,
se maintint trois quarts - d’heure en équilibre
suspendue en l’air , croissant sans
cesse en hauteur et en largeur, se dilatant à
son sommet en forme de p in , et menaçant
des derniers malheurs et d’une ruine totale
toutes les contrées voisines, et leurs nombreux
habitans qui tremblaient de se voir
ensevelis sous cette enorme masse de matières.
Le même phénomène avait eu lieu
en 1682, et Pline le jeune , dans sa lettre à