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qui se fût élevé dans le cratère primitif,
comme le Vesuve actuel dans cet ancien
ciateie dont les cotes oriental et septentrional
subsistent encore dans les montagnes
de Somma et d’Ottajano : mais ayant
observe qu au nord du mont Sainte-Croix
se trouvait celui des Lattani , je retournai
une seconde lois sur la cime de la montagne
pour examiner le mont Lattani, et
découvrir ses rapports avec celui de Sainte-
Croix et le grand cratère. En effet, je trouvai
qu’il était un autre cratère volcanique, dont
trois cimes elevees subsistent encore, entre
lesquelles est une plaine qui a dû être
autrefois son cratère. Ce cône est situé
entre celui de Sainte - Croix et la partie
nord du grand cratère, avec lequel il se lie
par l’intermède du mont Torreramè, en sorte
que sans celui-ci, le cône de Sainte-Croix
se verrait au centre du cratère. Les laves
dont est formé le mont des Lattani, sont
analogues à celles du mont Sainte- Croix :
elles abondent en mica, couleur d’or, où je
ji ai. découvert aucun principe de figure régulière.
Il est facile à qui a vu le Vésuve, de
se faire une juste idée de ce lieu. Qu’on conçoive
la courbe que font au nord et à l’est
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du Vésuve les monts Somma et d’Ottajano,
prolongée par diverses hauteurs au sud et
à l’ouest ; qu’on suppose ensuite dans l’intervalle
entre le Vésuve et le Somma, précisément
dans la vallée de l’Atrio del Cavallo,
une autre montagne, et l’on aura l’image du
cratère de la Roche-Monfine et de ses deux
cônes volcaniques. Qui sait si quelque jour
le Vésuve ne prendra point une forme
pareille ?
Me trouvant dans ces tournées au voisinage
du mont Massico, je voulus, en mémoire
du prince des poètes lyriques, visiter
une montagne dont les vins eurent tant de
célébrité chez les Romains , et qu’Horace a
tant vantés que peut-être leur devons-nous
quelques - uns des traits qui nous charment
dans cet aimable poète (1).
Le Massico s’étend du nord au sud ; vers
la moitié de sa longueur, il se courbe un
(i) Ces vins célébrés par Horace, étaient lé Faler-
nüm et C'oecubkim. Au Falerne et au Cécubè ont succédé
les vins de Mondragohe qui, nés sur les mêmes
collines , ont conservé sur tous ceux de cette contrée la
supériorité qu’ils avaient jadis sous leurs, antiques noms.
Le Mondragone toutefois justifie peu les grands éloges
donnés au Falerne. L’art défaire les vins aura sans doute
autant perdu dans le pays, que tant d’autres arts.