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une qui ne me semble pas tout-à-fait improbable.
Si dans l’instant où une laye est près
de se consolider, il se fait un développement
général et uniforme de quelque gaz , et que
chaque particule de la -laye ait un espace
suffisant par sa cristallisation, ses parties en
se cristallisant subiront réciproquement une
retraite ou éloignement, d’où résultera un
tout cristallise jusque dans ses moindres parties
, mais peu cohérent, comme serait, pour
me servir d’un exemple familier, une masse
de sucre. Cette hypothèse explique les variétés
de la pierre de Sorrento, et pourquoi près
de la surface de la terre elle est plus poreuse ,
plus fragile, présente de plus grandes cavités,
le développement du gaz étant plusabondant
vers la partie supérieure du courant que dans
l ’intérieur de sa masse ; ce qui doit produire
une moindre cohérence des parties et des
vides plus fréquens. La substance vitreuse
qui occupe ces cavités, est la matière même
de la lave qui, ayant joui d’un espace plus libre,
s’est d’autant plus approchée de l ’état de
cristallisation. Quant à la différence de couleur
des parties voisines de la surface, ou intérieures
du courant, il est aisé d’en assigner
la cause. Quand la lave était fluide, l’état de
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raréfaction était plus grand à sa surface, ou
plus de gaz se développait : ainsi le fer qui
s’y trouvait mêlé a dû se réunir dans les parties
inférieures, ce qui s’accorde avec l ’expérience;
car la pierre noire deSorrento attire
sensiblement l ’aiguille aimantée, tandis que
la pierre grise la laisse sans mouvement :
aussi aperçoit-on à la loupe dans la première
, de petits cristaux de fer.
Une recherche non moins difficile serait
celle qui pourrait faire connaître le cratère
d’où est sortie cette lave, lorsque toutes les
collines qui environnent la plaine de Sorrento
sont calcaires. Peut-être cùcratère s’est-
il écroulé dans la mer, ou, en tombant sur
lui-même, a-t-il formé la plaine. Ce ne sont
là au reste que des conjectures, et je ne vois
aucune donnée qui mène à la solution de
ce problème.
Swinburne , au troisième volumé de son
Voyage d’Italie , en parlant des îles des Sii'è-
nes , nommées aujourd’hui dgl Qalli (des
Cocqs ) et qui sQUt situées à l’entrée du golfe
de Salerne au sud de Sorrento , dit qu’elles
présentent la forme d’un cratère ; que leur
sommet est de pierres calcaires dans le plus
grand état de bouleversement, mêlées à des