de Mauro de iy5i devait avoir nn extrême
degré de fluidité ; sa surface présente toutes
les formes que doit prendre une matière
fondue qui, en coulant, reçoit du contact
de l ’air un premier degré d’endurcissement,,
et devient pâteuse. De là ses fréquentes configurations
en cordes O roulées sur elles-mêmes,
en mammelons applatis, en masses curvilignes
repliées sur elles-mêmes , et dont la
surface est cannelée dans la direction de sa
courbure. Beaucoup de morceaux, de forme
stalactitique , ont des gouttes pendantes.
Quand on rompt cette lave près de sa surface
, la cassure fraîche a un aspect luisant
comme celui du vernis. La grande éruption
de Bosco-Pueale ayant diminué la masse de
la matière , le feu du volcan put agir avec
plus d’énergie sur la portion restante , et la
porter à une fusion plus Complète.
Au nord de cette lave et sur le territoire
de Mauro , il en existe une plus ancienne.
Au-delà de Mauro , commence le côté oriental
de la montagne d’Ottajano. Nous avons
ainsi parcouru rapidement la base du Vésuve
, sur laquelle seule on peut bien distinguer
les laves ; car en remontant vers,
son sommet, on ne saurait manquer de les*
confondre , tant elles sont voisines , mêlées
, ou même recouvertes les unes par les
autres.
Il convient peut-être de jeter maintenant
un coup - d’oeil sur la partie du golfe de
Naples, comprise entre Castellamare et la
Torre del Greco, et d’observer brièvement
les anciens courans de lave qui se sont
avancés dans la mer , ou se sont arrêtés
près de son rivage. De Castellamare à la
Torre dell’ Annunziata, on n’en trouve aucun
qui ait interrompu l’uniformité de la
plage. Près de l’ancienne embouchure qu’a
abandonnée le Sarno , on aperçoit quelques
roches qui , au premier aspect , les
feraient prendre pour les sommités de quelques
courans ; mais ce ne sont en effet que
des roches transportées autrefois dans cet
endroit , pour protéger l ’embouchure de
cette rivière contre l’action de la mer. Le
premier véritable courant qu’on rencontre,
est celui sur lequel est bâti le palais public
de la Torre dell’ Annunziata. La lave repose
sur un lit de cendres compactes , de couleur
jaunâtre et de 68 décimètres (1) d’épaisseur
, horizontalement partagé en cou-*
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