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Vico, Sorrento et Massa. La colline sur laquelle
est assise Gragnano, est formée d’une
aggrégation volcanique de tufs noirâtres.
Leurs carrières les plus abondantes sont sur
le chemin de Saint-Vito et dans le lieu appelé
le Four à chaux des religieuses. Ces
tufs de Gragnano sont très-sonores, et la-
percussion leur fait rendre un son métallique.
Dans quelques endroits, les amas d©
ces tufs sont couverts d’un gravier calcaire
que les eaux ont transporté des collines voisines.
Il faut qu’il y ait eu, depuis peu d’années
, une pluie bien abondante de pierres-
ponces , produite par quelque éruption du
Vésuve ; car en différens lieux et notamment
entre Gragnano et Castellamare, on
en trouve, presqu’à la surface de la terre ,
une couche d’environ un mètre d’épaisseur
(1).
Près des ruines de l ’antique Stabia s’élève-
la ville de Castellamare ; et si Ovide, en
parlant du voyage d’Enée en Italie, place
Stabia entre Naples et Herculanum, lorsqu’il
dit ,
Inde legil Câpre as promontoriumque Minen>arn
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Et Surrentinos generoso palmite colles,
Herculeamque urbem , Stabiasque et. in otia natarn
Parthenopen ....
cette erreur n’est que celle d’un poète que
la gêne du rithme dispense de se montrer
géographe exact. Quelques auteurs ont
cru que Stabia avait subi le sort d’Hercula-
num et de Pompeïa, et qu’une' éruption du
Vésuve l ’avait aussi ensevelie. Bergman, en-
tr’autres, dans sa dissertation sur les produits
volcaniques, compte Stabia parmi les villes
couvertes des cendres du Vésuve ; mais cette
opinion est tout-à-fait mal fondée. Pline ,
liv. 3, chap. 5, la renverse formellement lorsqu’il
dit que c’est sous le consulat de Cn.
Pompée et de L. Carbon, l’an 664 de Rome,
que Stabia fut détruite par Sylla , et qu’il
nous apprend que de ces ruines il se forma
plusieurs villages. Le naturaliste qui visite
cette contrée , doit y rendre quelque hommage'à
la mémoire de Pline. C’est sur ce ri-
vage qu’il termina ses études et ses travaux ,
c’est-à-dire sa vie.
Lorsqu’on considère la distance qui sépare
Stabia du Vésuve , il paraît étrange que les
vapeurs du volcan aient pu y arriver lors de
l ’éruption sous Titus. Leur légèreté, la faci