recherché cette grotte. Dans le plant d'oliviers
des Mavcucci près Mondragone, on
me montra des ruines de murailles, où se
voyaient quelques restes de peintures des
siècles passés , et l’on m’assura que ces
ruines étaient celles de l’église Saint-Marc j,
la seule que ce saint ait eue dans ce canton.
Derrière elle , je trouvai une grotte
creusée dans un terrain volcanique, à la
base de la montagne ; mais je n’y découvris
aucune exhalaison nuisible, et pendant la
nuit elle sert d’asile aux animaux.
Ovide , dans ses métamorphoses, parle des
serpens blancs qui abondaient à Sinuessa.
Niçeisque J'requens Sinuessa colubris.
Dans un terrain marécageux, les serpens
et les vipères ne sont pas rares ; mais ces
reptiles ne présentent ici aucun caractère
particulier , et leur couleur y est la même
que par-tout ailleurs. Si je n’ai pas eu le
bonheur d’y voir les serpens blancs d’Ovide
ni les moffètes de Pline et de Léonard Ca-
poue , j’y ai observé les eaux Sinuessanes,
tant célébrées par les anciens , si efficaces „
suivant Strabon , contre quelques maux ,
si nronres, selon Pline,.1 A ? * à Og-uérir les femmes
( xl9 )
de la stérilité et les hommes de la folie.
Quel trésor posséderait Mondragone , si ses
eaux avaient la double vertu d’augmenter
la population de ce monde, et ce qui serait
plus précieux, de le délivrer de tous
ses fous ! Il est curieux d’observer les absurdités
que les plus illustres écrivains de l’antiquité
ont écrites sur les eaux thermales.
Tandis que les uns chantent les miracles
de celles de Sinuessa , Vitruve déclare vénéneuses
celles de Terracina, qui sont absolument
les mêmes. Nous devons beaucoup
à la saine physique ; en nous révélant les
vrais principes minéralisateurs des eaux, elle
dissipe toutes ces illusions , maigre les obstacles
que lui opposent les préjuges et souvent
l’imposture, qui a pour appui l’intérêt.
Ces eaux sortent en divers endroits de la
base du mont Cicala , l’,une des collines du
Massico, appelée aujourd’hui la T o u r des
B a in s . Elles sont chargées de gaz hydrogène
sulfuré , et déposent un sédiment
blanc calcaire , qui n’a point le gluten ordinaire
des eaux hépatiques , et qui par
cette raison ne forme point d’incrustation
solide sur les végétaux qu’il revêt. L’eau
qui coule près de la voie publique , sort