l ’impression du feu et sortent du cratère
dans un état d’inflammation ; il s’en fait
cependant quelquefois de substances incohérentes
et sablonneuses, amenées par la
seule force expansive des gaz développés
par quelques circonstances et sans qu’elles
aient reçu directement l ’action du feu volcanique.
Nous avons vu ci-dessus qu’après
l ’éruption de 1794» Ie Vésuve ne cessa pendant
plus de vingt jours de vomir d’épaisses
nuées composées de fragmens de lave et
d’une poussière connue sous le nom de cendre.
Si pendant ces éruptions il règne de
grands vents, les parties les plus légères de
cette poussière sont transportées à de grandes
distances. En 1794 > elles le furent au-
delà de la Pouille et de la Calabre ; et s’il
faut en croire Procope , elles arrivèrent
en 472. jusqu’à Constantinople.
Aux espèces d’éruptions précédentes, quelques
physiciens en aj outent une autre, et
c ’est celle d’eau simple , ou d’eau mêlée de
cendres. Je sais tout ce qu’on a écrit à ce
sujet, et les prétendus faits sur lesquels on
appuie cette doctrine , que je n’en crois pas
moins entièrement fausse. J’ai déjà exposé
les raisons pour lesquelles je crois qu’il n’y a
aucune communication entre la mer et le
Vésuve, d’où suit l ’impossibilité que le volcan
en absorbe l ’eau et la rejette. Supposer
que par la combinaison de ses principes il
s’y engendre une grande masse d’eau, le
fait n’est pas impossible ; mais cette eau
tant qu’elle sera dans le cratère et que durera
son embrasement, devra y retenir la forme
de vapeur, et ne s’y pourra condenser en
fluide aqueux, que lorsqu’elle en sortira et
se refroidira par le contact de l’air atmosphérique.
Voudrait-on supposer un réservoir
d’eau dans la montagne? cette masse
d’eau, si elle ne suffît pas à l’éteindre, y
sera réduite à l ’état de vapeurs qu’elle conservera
jusqu’à ïa sortie du cratère. Mais
comment imaginer des réservoirs dans une
montagne formée de l ’aggrégation successive
de matières volcaniques éructées ? A ces
raisons j’ajouterai une observation. Lors de
l ’éruption de 1794 , on répéta, on fut même
jusqu’à imprimer que des fleuves étaient sortis
du cratère, mais tous leurs ravaees n’a-
vaient en effet d’autres causes que d’abondantes
pluies qui, tombant sur le cône du
Vesuve ou la cime du Somma , se mêlaient à
la cendre et roulaient vers leurs bases des tor—