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Thompson, mon ancien ami, je ne puis
me résoudre à adopter son sentiment, et
préfère celui qui suppose que, par des
conduits souterrains, il s’introduit dans
l ’intérieur du gouffre quelque masse d’air
atmosphérique. Le feu une fois allume
attirera l ’air par tous ces soupiraux qui feront
l’office de soufflets. On ne saurait prétendre
que ces immenses cavernes soient
privées d’humidité, c’est-à-dire,d’eau réduite
à l ’état de vapeur. Pourquoi ne pourrait-
elle se décomposer et fournir l’oxigène à
la matière combustible, sur-tout si celle-ci.
était bitumineuse ou phosphorique ? Mais,
cette nécessité de l ’oxigène pour l ’inflammation
des volcans est-elle bien prouvée ?
S i , comme il est vraisemblable, les sulfures,
métalliques sont une des causes principales
de ces inflammations, les expériences
connues des chimistes Hollandais doivent
faire douter de cette nécessité, au moins;
pour le commencement de l ’inflammation..
Elle peut ensuite être maintenue et excitée
par l’oxigène qui se développe de&
substances qui se trouvant dans la sphèro
d’activité du volcan, entrent en décom^
position,.
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L ’activité volcanique a divers degres
d’énergie qui se manifestent par diverses-
opérations : le plus faible est celui ou 1 action
volcanique est réduite à ne produire
que de la fumée ; lorsqu’elle est d’une certaine
intensité , on la voit encombrer toute
là capacité du cratère d’une masse noire *
qui, s’élevant de son fond en globes volumineux,
circule quelque tems dans 1 entonnoir,
et en arrivant à l ’air extérieur, blanchit
à mesure qu’elle se dilate, et suit la
direction du vent. Dans ces vapeurs du
Vésuve domine toujours l’acide muriatique;,
il suffit de s’en approcher pour sentir fortement
l ’odeur du citron, et si oh les investit
de son haleine, l ’humidité qu’elle
répand leur donne la couleur blanche. Voilà
l ’origine de ces nuages blancs qui se voient
quelquefois au sommet du Vésuve, et dans
lesquels se sont réduites les noires et
épaisses masses de fumée qui sortent' de
sa bouche. A mesure qu’elles s’étendent,
facide muriatique attire plus facilement
l’humidité de l ’atmosphère, et forme des
nuages blancs. Le C.en Spalanzani s’est à
coup sûr trompé quand il dit dans son
Voyâge dans les Deux - Siciles, tome I .er,