la nature ; enfin nous avons peu de moyens
d’exciter et de conserver le feu, nous connaissons
les propriétés de nos combustibles ,
mais la nature tient à sa disposition une
infinité de ressources, et de la seule différence
des matières combustibles , il doit
résulter une extrême différence dans les
effets.
Je ne puis pas davantage me persuader
que le soufre soit la cause de la fluidité
des laves. Quelle immense, quantité n’en
demanderait pas chaque courant ? Dans la
consolidation des laves., on trouverait de
toutes parts des sublimations de soufre, et
les vapeurs des laves seraient en grande
partie composées d’acide sulfureux. Les
observations cependant nous assurent que
le soufre n’est pas le produit le plus abondant
dans les laves; il s’y en rencontre,mais
dans une petite quantité, si on la compare
à l’abondance des sels et principalement
du muriatique et de l’ammoniacal. Dans les
laves même brûlantes du Vésuve, je n’ai
jamais pu trouver d’une façon bien décidée
l’odeur du soufre.
Les laves, dans l’intérieur du volcan ,
contractent quelquefois un si grand degré de
C )
gonflement, qu’elles se soulèvent jusqu’à la
cîme du cratère et s’écoulent par-dessus ses
bords. Quelle incalculable force expansive
n’exige pas un tel effet ? Je ne crois pas
inutile d’observer que dans toutes les éruptions
qui fournissent deux laves, l’une coulant
de la bouche, l’autre d’une ouverture
au flanc de la montagne , celle-ci est toujours
précédée par l’autre. Quand la masse
en fusion ne peut plus se soulever jusqu’aux
bords de 3 ’entonnoir, ou parce
qu’une partie s’en est déjà extravasée, ou
parce que l’action volcanique s’est affaiblie,
alors agissant par son poids et par l’impulsion
qu’elle reçoit du développement
des gaz sur les parois intérieures du cône,
elle peut les rompre à l’endroit où ils sont
les plus faibles' et présentent une moindre
résistance. En 1770, le Vésuve Commença
par jeter de la lave par la bouche, le lendemain
il s’ouvrit vers le milieu de son flanc
oriental. Le même phénomène eut lieu en
1776. Les laves qui sortent de la bouche
sont celles qui forment la consistance et la
solidité du cône. Quelques naturalistes ont
demandé si, quand les laves sortent de la
bouche ou de quelqu’ouverture qui en est