Les vapeurs du Vésuve ont la propriété
de dissoudre la terre siliceuse. Hamilton a
écrit avoir trouvé dans la lave de 1767, de
petites boules toutes semblables aux perles
pour la forme et la couleur. Près la bouche
d’où sortit la lave de 1794, Thompson observa
des masses de sable volcanique réunies
par un ciment siliceux qui en couvrait
aussi la superficie et y formait en plusieurs
endroits de petites stalactites perlées. Ce
phénomène n’est pas rare dans les lieux
volcaniques) et Cronstedt parle de semblables
stalactites siliceuses de l ’île de l’Ascension
qu’il décrit ainsi : Scoriae constantesglohulis
'vitreis conglomeratis.
Quand l ’action du volcan prend plus d’intensité
, il ne se borne pas à produire de la
fumée , il sort de sa bouche des matières
incohérentes et enflammées ; ces jets , lorsqu’ils
sont d’une médiocre intensité, présentent
la nuit le spectacle d’un beau feu
d’artifice. C’est l ’éruption la plus ordinaire
du Vésuve , lorsque son action a une sorte
de tranquillité. Aucune règle n’assujétit
l ’ordre de ces jets : ils se suivent quelquefois
avec une telle fréquence, que l’un est déjà
au-dessus de la bouche, lorsque les pierres
lancées par l ’autre sont encore en 1 air >
quelquefois on compte quelques secondes
d’intervalle entr’eux , et quelquefois meme
un espace de tems plus considérable. Si
on les observe près de la montagne, on.
entend ordinairement une détonation dont
le bruit correspond à l ’élévation et a la
quantité de la matière projetée en l ’air.
Ces détonations sont les effets mécaniques
de deux causes : la première est le choc
des pierres entr’elles dans le creux de 1 entonnoir,
dont les parois circulaires repetent
le son, et produisent un retentissement
sourd semblable à celui d’un tonnerre souterrain.
La seconde est la percussion produite
par la chute des pierres sur les parois
intérieures ou extérieures du cratère, percussion
proportionnée à la hauteur de la chute
et à la masse des pierres. Le cône supérieur
du Vésuve étant en grande partie compose
de substances incohérentes, toute percussion
qui se fait sur une de ses parties
excite un bruit sourd, qui semble souterrain,
comme je m’en suis convaincu dans
diverses courses que j’ai faites a sa cime.
Depuis l ’édition italienne de cet ouvrage,
je montais un jour le cône du Vésuve,