caractère vitreux et pris l ’apparence pierreuse.
L ’expérience a confirmé cette explication,
et sept différentes espèces de lave
y ont été soumises. Chacune de ces substances
choisies dans son état naturel a été
réduite par la fusion et par un refroidissement
subséquent et rapide à l ’état d’un
verre parfait. Ce verre a été remis dans le
fourneau et y a subi une seconde fusion.
La chaleur alors réduite aux environs du
28e degré du pyromètre de Wedgwod , a été
soutenue au même degré pendant quelques
heures ; après quoi, ou l’on sortait brusquement
le creuset, ou bien on le laissait
se refroidir lentement avec le fourneau , le
résultat du procédé a montré que dans tous
les cas la substance perdait le caractère
vitreux , et prenait en tous points celui du
basalte originaire.
A l ’appui de ces expériences, j’ajouterai
qu’étant à Naples j’y fis venir une caisse
des vitrifications que produisent les fours
à chaux de Palerme. J’y trouvai beaucoup
de morceaux totalement vitrifiés, beaucoup
dont la partie vitrifiée s’était en partie cristallisée
sous forme radiée. Ces parties ainsi
modifiées n’avaient plus ni la transparence^
ni le p oli, ni aucun des caractères du verre.
Enfin, dans d’autres morceaux, ces parties
radiées étaient si multipliées et ces rayons
tellement croisés en tous sens , qu’il ne
restait plus aucune apparence de verre,
mais celle d’une substance entièrement
pierreuse. Les mêmes observations peuvent
se faire sur beaucoup de morceaux du verres
volcanique de Lipari. L ’exemple des substances
vitreuses qui prennent l ’aspect de
pierre par l’effet de l ’action du feu forte
ou prolongée, n’est donc pas rare. Ces expériences
intéressantes ouvrent la voie à un
nouveau genre d’idées, et s’accordent avec
les conjectures de Thompson. S’il peut jouir
du repos nécessaire au rassemblement de
ses observations et à leur réunion dans un
système suivi, la théorie des volcans ne
saurait qu’y gagner. Je me restreindrai ici
à quelques réflexions, fruit de nos longues
conversations sur ce sujet, qui me paraissent
faites pour influer sur cette théorie.
1. Dans la fusion d’une masse de matière
aussi énorme que celle qui est nécessaire
à la formation d’une lave, il est fort
difficile que toutes ses parties reçoivent
la, meme action du feu. Ainsi il y en