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éclatante dans les arbres qui ont moins de 8 à 10
pouces ( 24 à 3o centim. ) de diamètre, et elle est
également presque indestructible ; car on rencontre
fréquemment dans les forêts des arbres tombés de
vétusté depuis bien des années, dont le tronc parôit
sain, et dont cependant l’éçorce ne couvre qu’une
substance friable, et semblable à du terreau. Cette
écorce,comme celle de l’espèce européenne, est employée
à des usages très-variés; ainâi, en Canada et
dans le district de Maine, les habitans des campagnes
s’en servent fréquemment pour clore plus exactement
le toit de leurs maisons, en en plaçant de grands,
morceaux immédiatement au-dessous des bardeaux
dont elles sont couvertes. On en fait des paniers , des
boites, des porte-feuilles que l’on orne quelquefois
de broderies en soie de différentes couleurs. Divisée
en feuillets très-minces, on peut s’en servir pouf
écrire. Interposée entre les semelles des souliers, et
placée intérieurement dans la forme des chapeaux ,
elle préserve de l’humidité ; mais son emploi le plus
important, et pour lequel l’écorcé d’aucune' autre
espèce d’arbre ne pourrôit la remplacer, est dans la
construction des pirogues et des canots. Pour Se procurer
les morceaux d’écorce dont ils sont composes,
on choisit les Bouleaux les plus gros et les plus unis,
et on y fait au printemps deux incisions circulaires,
à plusieurs pieds de distance, et une incision longitudinale
de chaque côté; alors, si on introduit un
coin de bois entre le tronc et l’écoree, celle-ci .se
détache aisément. Ces morceaux ont ordinairement
b e t u l a p 'a p ï b a c è a . 1 8 7
10 à 12 pieds (3 à 4 mèt.) de long sur 2 piedsp pouces
(65 centim.) de large ; pour en-construire des canots,
on lés joint ensemble, au moyen d’une alêne"; avec
les racines’fibreuses d’e Fépinrettfe'blanche, Abiesalba,
qui.sont de la grosseur d’une plume à écrire. Mais
avant de s’en servir, on a soin de les fendre en deux, de
les dépouiller de leur écorce, et de les assouplir dans
l’eau. Les coutures sont ensuite enduites et couvertes
avec dè la résine dit Baumier de Gilead‘, A ’bies balsa-
mifera. Ces canots, dont les Sauvages et les Français
Canadiens font grand usage dans les longs voyages
qu’il§ entreprennent dans l’intérieur des terres, sont
très-légers , et peuvent sé* transporter sur les épaules
lorsqu’il faut passer d’un lac o,u d’une rivière dans
une autre ; çfe’St cé qü’on appelle faire le portage.
Un c-anot calculé pour quatre personnes et leur bagage
, ptÿse dé quarante à cinquante livres ( 20 à
20 kil.J. On en fabrique qui sont assez grands pour
portér quinze personnes.
Tels sont les services lés plus ordinaires qu’on tire,
dans le Nord de l'Amérique, de' l’écorce et du bois
du Betula papyracea. Mais en Suède et en Russie,
le Betula alba en rend encore de plus grands. Ainsi,
les cuirs de Russie, si estimés dans le commerce, sont
préparés avec l’huile empyreumatiçjpe qu’on a extra ite
du Bouleau. Les Lapons s’en servent pour tanner les
peaux de Rennes ; ils en font des cordages et ils'obtiennent
, par l’infusion des feuilles, une couleur
l'ougeâtre avec laquelle ils teignent leurs filets. Les
branchages garnis de leurs feuilles servent, à certaines
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