Jaie ata, dont l’écorce est aussi de la même couleur;
il faut absolument alors examiner les bourgeons, qui
sont plus longs, plus acuminës'et plus écailleux dans
le Quercus tinctoria : toute espèce de doute sera encore
levée, si on vient à mâcher une parcelle du tissu
cellulaire de l’écorce de l’une et l’autre espèce; celle
provenant de l’espèce que je décris est très-amère,
et donnera une teinte jaunâtre à la salive, ce qui
n’aura pas lieu avec l’autre.
Le bois du Quercus tinctoria est rougeâtre , le
grain en est grossier, et les pores en sont entièrement
vides; c’est néanmoins de tous les Chênes à
fructification bisannuelle (le Chêne vert excepté), celui
dont le bois est le plus estimé, parce qu’il a plus de
force et qu’il résiste plus long - temps à la pourriture
; c’est à cause de cela qu’à Philadelphie on l’emploie
au défaut de Chêne blanc dans la bâtisse des
maisons, et que, dans les Etats duNord, les fermiers
q u i, par une économie mal entendue, ne veulent pas
se servir de pieux de Chêne blanc pour enclore leurs
champs, emploient ceux de Chêne noir, qui coûtent
moitié moins.
Le Chêne noir étant très-abondant dans les Etats
du Nord et du centre, il fournit une grande proportion
du merrain, dit de Chêne rouge, qui est exporté
dans les colonies ou employé dans le pays pour les
barriques destinées seulement à contenir des farines ,
des salaisons ou de la mélasse.
On se sert beaucoup de l’écorce du Quercus tinctoria
pour le tannage des cuirs, parce qu’elle est très-
facile à se procurer et qu’elle est très-riche en principe
tannin; le seul désavantage qu’elle présente, c’est
de donner aux cuirs une (couleur jaune, qu’on est
obligé de faire disparoitre par un procédé particulier;
ca r, sans cela, les bas s’en trouvent fortement imprégnés.
C’est donc par erreur qu’on a avancé, que
cette teinte qu’elle communique aux cuirs, en aug-
mentoit le prix.
C’est la partie cellulaire de l’écorce de cette espèce
de Chêne qui fournit le Quercitron, dont on fait actuellement
un très-grand usage pour teindre en jaune la
laine, la soie et les papiers à tenture. D’après les auteurs
qui en ont parlé, entr’autrès le docteur Bancroft,
a qui on est redevable de cette découverte, une partie
du Quercitron donne autant de snbstance colorante que
8 ou 10 parties de gaude. La décoction du Quercitron
est d’une couleur jaune-brunâtre ; les alcalis la rendent
plus foncée, et les acides plus claire : la solution d’alun
n’en sépare qu’une petite portion de matière colorante,
qui forme un précipité d’un jaune foncé. Les dissolutions
d’étain y produisent un précipité plus abondant
et d’un jaune vif.
Pour teindre la laine en jaune, il suffit de faire
bouillir le Quercitron avec son poids d’alun; on introduit
ensuite l’étoffe, en donnant d’abord la nuance la
plus foncée, et en finissant par la couleur paille. On
peut aviver ces couleurs en faisant passer l’étoffe, au
sortir du bain, dans une eau blanchie par un peu dq
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