les. jougs de boeufs, ainsi que des pelles et des sébiles
qu’on apporte au marché , ou qui sont achetées
par les personnes qui font le commerce de
boissellerie.
Il arrive quelquefois que dans les arbres très-
vieux, les fibres ligneuses, au lieu de s’élever perpendiculairement,
décrivent des zig zags, ou desondu-
lations plus ou moins prononcées, ce qui fait donner.
à ces arbres, le nom de Curled maple , Erable
frisé. Cette disposition singulière dont je ne puis
assigner la cause , n’a jamais lieu dans les jeunes
individus, non plus que dans les branches secondaires
de ceux dans lesquels elle se rencontre ; elle
est aussi beaucoup moins apparente dans le centre
que dans la circonférence. Les arbres qui en sont
affectés, sont très-rares, et ne sont peut-être pas dans
la proportion d’un-centième. Cette altération dan^
les fibres rend leur bois très - difficile à fendre et
même à travailler ; mais lorsqu’il est mis'en oeuvre
par un bon ouvrier, il présente des effets de lumière
magnifiques, qui seront encore plus frappans si ,
après l’avoir poli avec un rabot à double fe r , on le
frotte avec un peu d’acide sulfurique,et qu’on y passe
ensuite un peu d’huile de lin; alors, si on l’examine
avec attention, on voit que les tons,clairs et obscurs
sont dus. entièrement à l ’inflexion ou à la diffraction
des rayons lumineux ; ¡«e qui sera plus sensible, si
lapièce ainsi préparée, est vue le soir à la lumière,
dans différentes directions.
Ayant que l’Acajou fût devenu de mode dans tons
les Etats-Unis, comme il l’estactuellement enEurope,
les plus beaux meubles étoient faits du bois d’Erable
ronge; et encore actuellement,oq en fabrique des mon-
tans de bois de lits, qui sont, certainement plus écla-
tans et plus riches que s’ils étoient faits du plus bel
Acajou. A Boston , quelques ébénistes le débitent
en feuilles très-minces, et le plaquent sur les meubles
de ce bois, pour ajouter à leur beauté. Mais l’usage
le plus constant qu’on en fait, est pour les montures
de fusils de chasse et de- carabines q u i, à la
légèreté et à la beauté ; réunissent la solidité due
à cette disposition accidentelle des fibres ligneuses.
Le tissu cellulaire de l’écorce de l’Erable rouge ,
est d’un rouge terne : lorsqu’on la fait bouillir
seule, elle donné une couleur purpurine ; et en y
ajoutant du sulfate de fer, en différentes proportions,
cettei «ouleur devient d’un bleu foncé', et
même presque morne; ce qui fait que dans les campagnes,
on s’en sert pour teindre la laine en noir, en
y ajoutant une certaine quantité d’alun. Le bois de
cet arbre ne brûle bien que lorsqu’il a été coupé
long-temps d’avance; il est néanmoins si peu estimé
comme combustible, qu’on en apporte rarement
dans les villes pour cet usage.
Les Français Canadiens fabriquent du sucre avec
la séve de cet Erable, auquel ils donnent le nom de
Plaine; mais||comme dans lespèce précédemment
décrite il en faut le double de celle qu’on tire du
véritable Erable à sucre, Acer saccharinum, pour
obtenir une pareille quantité de sucre.