ques eu blanchâtres en-dessous. A l’automne, immé--
diatement après les premières gelées, elles deviennent
rougeâtres; enfin, à l’exception de la couleur glauque
de leur surface inférieure , ces feuilles ont une très-
grande ressemblance avec celles de f Acerplatanoïdes.
Elles en diffèrent encore , en çe quelles ne sont
pas lactescentes, que leur teinte est plus, claire , et
qu’elles sont plus espacées: voilà pourquoi le feuillage
de l’Erable à sucre est moins épais , ce qui le
rend peu propre à former des allées ou des avenues
dans les parcs et les jardins. Outre cet avantage, qui
çn est un marqué pour cet obj e t , VAcer platanoïdes,
et l’Acer pseudo-platanus , ont celui de croître
beaucoup mieux dans des terreins médiocres , secs
et peu ombragés.
Les fleurs de l’Erable à sucre sont petites , jaunâtres,
et suspendues par des filets menus et flexibles :
ce n’est qu’à l’automne que les graines sont à maturité
, quoique les capsules qui renferment les amandes
aient acquis toute leur grandeur, six semaines auparavant:
dans les environs de New-York, elles sont
mûres au commencement d’octobre. Les graines de
tous les Erables sont toujours réunies deux à deux
par leur base, et terminées par une aile plus ou
moins grande. J’ai constamment remarqué que dans
l’espèce qui fait le sujet de cette description , l’une
des deux loges qui contiennent l’amande est vide ,
quoiqu’elles présentent extérieurementle même degré
de perfection. On a encore observé que les Érables
à sucre ne fructifient que tous les deux ou trois ans.
Le bois de l’Érable à sucre nouvellement débité
est blanc ; mais après avoir été travaillé et exposé
quelque temps à la lumière, il prend une couleur
rosée; le grain en est très-fin, très-serré , çe qui lui
donne une apparence soyeuse et comme lustrée , lorsqu’il
a été poli. Il est assëz pesant, et il a beaucoup de
force ; mais il manque de cette qualité si précieuse
dans le Chêne, le Châtaignier etc., celle d’être durable;
car, exposé aux alternatives de la sécheresse et de l’humidité
, il pourrit promptement, ce qui fait qu’il
ne peut être employé dans les grandes constructions
civiles ou maritimes , dont on veut assurer la longue
durée. Cependant, dans les États de Vermont , du
New-Hampshire, ainsi que dansle district de Maine,
et plus au Nord, où le Chêne est d’une grande rareté,
c’est le bois qu’on lui substitue, préférablement à celui
du Hêtre,'du Bouleau et de 1 Orme, ainsi, lorsqu’il a
été bien desséché , ce qui exige au moins 'deux et
trois ans, les charrons en font des essieux de voitures
, des jantes de roues , et on en double les
traîneaux communs. Dans les campagnes , on s’en
sert pour la charpente des maisons, qui dans ce pays
sont toutes en bois ; on s’en s'ert comme dé celui de
1 Érable rouge, pour la partie inférieure des chaises
dites de Windsor. Dans le district de Maine, on le
préféré au Hêtre pour en faire la quille des vaisseaux,
parce quon trouve des arbres d’une plus grande
dimension; et il concourt aussi avec le Hêtre et le
Bouleau jaune, à en former la charpente inférieure,
attendu que cette partie du navire reste constamment
submergée.