7^ Qu e r c u s p h e l l o s .
Les glands du'Ehêne saule, rarement abondans,
sont contenus dans une cupule peu profonde et légèrement
écailleuse ; ils sont petits, arrondis, de
couleur brun-foncé et fort amers. Quand on les tient
dans un endroit frais, ils peuvent, sans'pousser,
conserver leur faculté germinative pendant plusieurs
mois.
Le bois du Quercus phellos est rougeâtre, le grain
en est grossier et les pores en sont très-ouverts; ce qui
fait que le merrain qui en provient, ne peut convenir
pour faire des barriques, ou tonneaux destinés à
contenir des liqueurs spiritueuses, même des vins :
aussi, ce qui s en fabrique est-il classé parmi le merrain
de Chene rouge, et employé aux mêmes usages.
Au surplus, la quantité qui s’en exploite Sôus ce
rapport, se réduit a peu de chose; car, çet arbre,
confiné dans certaines localités, est réellement peu
abondant, comparativement à une foule d’autres; et
j oserai meme avancer que tout ce qui en existe dans*'
les Etats-Unis ne suffiroit pas, si on l’employok seul,
pour subvenir aux besoins du pays et du commerce
pendant le cours de deux années. Dans quelques
cantons de la Basse-Virginie, et notamment dans le
comté d’Y o rk ,l’expérience paroit avoir appris que le
bois du Quercus phellos est doué de beaucoup de
force et de ténacité, et qu’ il est moins sujet à se fendre
que celui du Chê ne blanc ; et c’est à cause de
cette propriété, quapr.es l ’avoir d’abord bien laissé
secher, on s en sert pour faire des jantes de roues de
charrettes et de cabriolets. Cet usage, avec celui indiqué
plus haut, est le seul auquel j’ ai trouvé
que ce bois fût adapté, et je ne puis croire même
qu’il y soit aussi propre que des morceaux bien
choisis de Quercus obtusiloha-, ou de Fraxinus clis-
color. Cependant, j ’ai encore vu les champs de plusieurs
habitations, dans les environs d’Augusta en
Géorgie, dont les clôtures étoient faites, en partie, de
bois de Chêne saule ; mais elles durent huit à neuf
ans au plus, tandis que celles faites en Quercus pri-
nus palustris résistent pendant'quatorze ou quinze.
Le Quércus phellos ne fournit même qu’un mauvais
bois de chauffage ; et quand on l’exploité dans cettè
vue, il est toujours rangé* dans la classe de ceux qui
se vendent au prix le plus bas.
D’après cè qui précède, on peut juger que cet arbre,
considéré souS le rapport dés avantages qu’il peut
offrir aux arts et au commerce, est d’tin fôible intérêt
pour les Européens, et même poiir les habitans
des Etats-Unis, qui, dans les défrichemens, ne doivent
avoir aucun-égard à sa conservation*.
Nous possédons en France plusieurs Chênes saules
d’une grande hauteur. Il en existe surtout dans le
jardin impérial du Petit-Trianon, un fort bel individu,
qui a plus de 4o pieds (12 mètres), ét dont
la belle végétation et le feuillage vraiment singulier
pour un Chêne, attirent toujours avec plaisir l’attention
des curieux.
PLANCHE XII.
Rameau représentant les Jeiiilles-et les glands de grandeur naturelle.