rellement dans les forêts qu’ils défrichent; car son
fruit est toujours abondant et dun goût agréable
après la gelee; et il n y a pas de doute que par une
culture soignée, on ne parvienne à en augmenter, et à
en doubler même la grosseur. Comme je l’ai déjà
dit, cet arbre est dioïque; ainsi, pour s’assurer d’avoir
des individus femelles, on devra prendre des
greffes ou des drageons de ces mêmes individus. Les
racines de cet arbre tracent beaucoup et produisent
un grand nombre de rejetons.
Le Plaqueminier vient très-bien en pleine terre
dans le climat de Paris, il y donne même des fruits;
mais il réussira encore mieux plus au midi. Il est
un des arbres dont on doit recommander la propagation,
tant à cause de ses fruits, que parce que son
bois est de bonne qualité, et qu’il pourra s’employer
avantageusement dans les arts.
Observation. — M. le docteur B. S. Borton, professeur
de matière médicale ei de botanique à l’Université
de Pensylvanie, pense que le Plaqueminier,
qui croît dans la Caroline et la Virginie , est une
.espèce distincte de celle qu’on trouve dans le New-
Jersey et plus au Nord. Il fonde son opinion sur
ce que, dans le premier, les feuilles sont légèrement
velues en-dessous; que les fruits sont de moitié moins
gros, et que les noyaux sont parfaitement plats, tandis
qu’ils sont renflés dans l’autre. Quoique je sois
assez disposé à partager cette opinion, cependant je
ne puis encore l’adopter entièrement; et cela, parce
que j’ai toujours considéré cette force de végétation
comme due à l’influence d’une température beaucoup
plus modérée : influence qui, comme j’ai eu souvent
occasion de le remarquer, produit un dévéloppe-
ment extraordinaire dans beaucoup d’autres végétaux
, qui appartiennent également aux différentes
parties des Etats-Unis. Au reste, je laisse cette difficulté
à éclaircir aux botanistes consommés, attendu
que ces deux variétés ont le même aspect, et que
leur bois et leur fruit, jouissent des mêmes propriétés.
P L A N CH E XII.
Rameau représentant les feu ille s de grandeur naturelle. Fig. i ,
fr u it de grandeur naturelle. Fig. 2 , graine.