plus de quinze jours avant que ses feuilles aient
commencé à se développer. Aux fleurs, qui sont
sessiles et groupées sur les petites branches supérieures,
succèdent les graines, qui ont la même
couleur , et dont la maturité, dans l’Etat de Newl
York, a lieu vers le premier de mai. Ces graines
varient de grandeur et d’intensité , selon que les
expositions sont plus ou moins favorables, et que
le sol est plus ou moins humide. Elles sont suspendues
à des filets déliés et flexibles, longs de 16
à 18 lignes Ç 4 centimètres ). Les sommités de cet
Erable , dont un grand nombre de pieds se trouvent
toujours réunis au même endroit, présentent
un aspect assez remarquable , lorsqu’ils sont couverts
de fleurs et de graines d’un rouge foncé, dans
un moment où la végétation est généralement en-
Gore suspendue.
Avant que l’Erable rouge ait acquis 25 à 3o pieds
f 8 à i o mètres ) de hauteur, sur 7 à 8 pouces,
( 1 1 à 24 centimètres ) de diamètre, son écorce est
parfaitement lisse , et parsemée de larges taches
blanches, ce qui suffit pour le faire reconnoitre au
premier aspect; mais ensuite elle brunit, et se fendille
comme dans le Chêne , le Liquidambar , etc.
Dans cet arbre , comme dans tous ceux qui croissent
dans des lieux humides , l’aubier est proportionne-
ment plus considérable que le coeur, si toutefois on
peut appeler de ce dernier nom, l ’espèce d’étoile
irrégulière qui occupe le centre des gros arbres, dont
la couleur est brune, et dont les pointes longues de 1,
2 et 3 pouces ( 3 , 6 et 9 centimètres}, s’enfoncent
plus ou moins dans l’aubier.
L Erable rouge offre un assez grand degré d’in-
teret sous le rapport des usages auxquels son bois est
employé dans les arts ; car comparé à celui de l’Erable
Diane., il a beaucoup plus de force , et le grain en est
plus fin et plus serré , ce qui fait qu’il se tourne facilement,
etqn’il estsusceptible de prendre un beau poli,
qui lui donne une apparence soyeuse et comme lustrée.
Enfin , il possède le degré de solidité nécessaire
à l’emploi qu’on a coutume d’en faire, et les
ouvriers qui le mettent en oeuvre ne lui substituent
pas indifféremment toute autre espèce de bois. C’est
surtout dans la fabrication des chaises , dites de
Windsor, qu’il est le plus employé ; il en forme la
charpente inférieure, composée des pieds et des bâtons
transversaux. Ces pièces sont tournées à la campagne
, et la consommation qu’on en fait est te lle ,
qu’on en amène des bateaux chargés, à Philadelphie
et à New-York, où il se fabrique une très-grande
quantité de ces sortes de chaises, tant pour le pays ,
que pour l ’exportation dans le midi des Etats-Unis,
et les colonies des Indes occidentales. Dans les
chaises qui sont à façon de lacque, toute la charpente
est aussi de ce bois, à l’exception des baguettes.,
quifoi'ment ledos, lesquelles sont en noyeF Hickery ,
comme plus fort et plus élastique; dans les rouets,
oh en fait la noix, les pieds et les raies de- la roue. A
Philadelphie, l’on s’en sert aussi exclusivement pour
les bois de selle , et dans les campagnes on- en fait