qui sont à la partie la plus élevée sont plus étroitement
laciniées-, et elles ont leurs lobes encore plus
arqués que les feuilles représentées dans la figure
que je donne. C ’est cette différence aussi remarquable
qui a induit mon père en erreur, et qui lui a fait
décrire, sous le nom de 'Quercus triloha, les individus
dont le feuillage n’aVoit point encore acquis sa
véritable forme. Quelquefois aussi, les feuilles du
Quercus falcata ne sont, dans les rejetons des arbres
coupés , ni trilobées, ni falquées; elles sont découpées
ou dentées très-profondément à angles droits : mais
elles ont toujours pour caractère constant d’être très-
veloutées en-dessous , ainsi que les jeunes-pousses auxquelles
elles sont attachées.
Les glands du Quercus falca ta , contenus dams des
cupules légèrement écailleuses et peu profondes * sont
petits, arrondis, de couleur brune, et supportés sur
des pédicules d’environ 1 à 2 lignes de longueur. Les
glands ressemblent assez à ceux du Quercus banisteri,
et ils conservent de même assez long-temps leur faculté
germinative.
Letroncdu Quercus falcata est revêtu d’une écorce
noirâtre , profondément crevassée , et dont le tissu
cellulaire est moyennement épais. Le bois en est rougeâtre,
le grain grossier, et les pores sont entièrement
vides. Il a toutes les propriétés et tous les défauts
des Chênes qui, dans les Etats - Unis, fournissent
au commerce le bois, dit de Chêne rouge. C’est à cause
de cela qu’il n’est propre, comme ce dernier, qu’à
être débité en merrain, pour les tonneaux destinés
uniquement à contenir des mélasses, des salaisons et
des marchandises sèches. On m’a cependant assuré
que , dans les colonies des Indes occidentales, on esti-
moit davantage le merrain de Chêne rouge qui y est
importé de Savanah et des autres ports des Etats méridionaux
, où le Quercus falcata est très-commun ;
ce qui porte à croire que son bois est d’un meilleur
usage que celui que fournissent les Quercus rubra,
Quercus coccinea et Quercus tinctoria, qui donnent
presque à eux seuls tout le merrain de cette qualité
exporté des Etats du Nord, et qui y sont beaucoup
plus multipliés que dans le Midi des Etats-Unis. Néanmoins
, cette supériorité n’est pas bien marquée, puisqu’on
ne paie pas, dans les colonies, le merrain qui
vient de Savanah, à un prix plus élevé.
Dans les endroits où le Quercus falcata est très-
abondant, son bois est bien moins estimé, à cause de
son peu de durée, que celui du Chêne blanc, du Chêne
à poteaux, et des autres espèces à fructification annuelle;
ce qui fait qu’on ne l’emploie presque jamais dans aucun
genre de construction, soit civile, soit maritime. On s’en
sert seulement à Baltimore commebois de charronnage,
l’on en fait les jantes des roues des grosses voitures,
parce qu’il a, dit-on, pour cet usage, plus de force que
le Chêne blanc, et qu’il n’est pas aussi sujet à se fendre.
La principale propriété du Quercus falca ta, celle
qui lui assure la supériorité sur la plupart des autres
espèces de Chênes des Etats-Unis j paroitroit résider
seulement dans son écorce , qui, à Philadelphie , à
Baltimore, et dans les autres villes situées plus au Sud,