acquis tout leur développement, les feuilles sont
lisses et luisantes, et leur configuration e st, à peu de
chose près, pyriforme, étant arrondies et beaucoup
plus longues à leur sommet qu’à leur base, qui se
termine par un angle aigu. En Virginie,où les hivers
sont encore assez rigoureux, elles tombent dès les
premières gelées, tandis que sur le bord de la mer,
dans la Caroline méridionale, la Géorgie et la Floride,
les froids sont si peu sensibles qu’elles subsistent
deux et même trois ans, sans se renouveler.
Il n’est aucune espèce de Chêne dans les Etats-
Unis qui, dans sa jeunesse, présente des feuilles
dont les formes soient aussi variées et si peu semblables
à celles qu’elles ont, lorsque les arbres ont
acquis tout leur accroissement. Cette différence dans
la foliation a lieu également dans les rejetons des
vieux arbres qui ont été abattus, et sur les nouvelles
pousses des grosses branches qui ont été coupées.
Ces feuilles sont le plus ordinairement elliptiques,
avec des dents très-prononcées, très - saillantes et
placées fort irrégulièrement sur leur bord.
Les glands du Quercus aquatica, contenus dans
une cupule peu profonde et peu écailleuse, sont fort
petits, de couleur brune et fort amers ; l’arbre le
plus fort en donne rarement plus de cinq à six litres :
ces glands, comme ceux du Chêne saule, peuvent
conserver leur faculté germinative pendant plusieurs
mois, pour peu qu’ils soient tenus fraîchement.
Le tronc du Quercus aquatica est revêtu d’une
écorce lisse ou très-peu fendillée, même dans lesplus
vieux individus. On se sert rarement de son écorce
pour le tannage des cuirs, soit parce qu’il n’est pas
plus multiplié que le Chêne saule, soit parce que
cette écorce est d’une qualité inférieure à celle du
Quercus falcata, lequel est beaucoup plus commun
dans les mêmes pays.
Le bois du Quercus aquatica est très - coriace T
mais moins durable que ceux du Chêne blanc et du
Chêne blanc châtaignier; et l’on préfère toujours
ceux-ci pour le charronnage et la bâtisse, lorsqu’on
est à portée de s’en procurer.
D’après les recherches que j’ai faites sur cette espèce
de Chêne, qui n’est que de la seconde grandeur
, il résulte que cet arbre n’offre aux Européens
qu’un médiocre intérêt, d’autant plus que les froids
qu’on éprouve dans le milieu de la France suffisent
pour geler ses jeunes pousses, et qu’il ne viendrait
parfaitement bien que dans les départemens méridionaux.
Quant aux Etats-Unis, les diverses contrées
où se trouve le Chêne aquatique, produisent assez
d autres sortes de Chenes, dont le bois est beaucoup
meilleur ; d’où il s’ensuit que cette espèce, ne méritant
, en aucune manière, d’être réservée drans les.
nouveaux défrichemens, finira par disparaître peut-
être entièrement des pays où elle se trouve, comme
plusieurs autres qui sont déjà rares et dont le bois
a peu de valeur.
P LANCHE XV I I .
Rameau représentant les feu ille s et les glands de grandeurnatatette.