vert sombre à leur partie supérieure, et blanchâtres
en-dessous. Ses glands sont assez petits, noirâtres et
comme rayés, dans leur longueur, de quelques lignes
rougeâtres. Il semble que la nature ait voulu compenser
la petitesse de ce Ghêne par une fructification
singulièrement abondante ; car dans certaines
années, les glands sont tellement serrés les uns con-
treyjtes autres, qu’ils couvrent les branches. Le peu
d’élévation de ce Chêne donne aux ours,, aux cerfs
et aux cochons, la facilité de s’en nourrir, pour peu
qu’ils lèvent la tête, ou seulement en se tenant sur
leurs pieds de derrière.
La présence du Quercus banisteri est considérée
comme un indice certain de la stérilité du sol q u i,
dans les endroits où il croît, est presque toujours
sec, sablonneux et très-mélangé de gravier. L ’exiguité
de ce Chêne est telle qu’on ne l’emploie en aucune
manière. J’ai cependant remarqué à une petite distance
de Goshen sur la route qui conduit à New-York
qu’on avoit tenté de s’en servir pour renforcer les
clôtures des champs cultivés,, en favorisant sa croissance
près de ces clôtures : mais cette opération
étoitsi imparfaite, que le but qu’on s’étoit proposé
n’étoit pas atteint. Je crois , néanmoins, qu’on pourrait
l’employer fort utilement dans les Etats du Nord
et du milieu, à former des haies de 20 à 24 pouces
ffiocentim.) d’épaisseur: pour cela il suffirait d’ouvrir
trais sillons à 6pces ( 16 cent.) d’intervalle et de semer
des glands dans chacun des rayons. Cette sorte de
haies, qui seroit formée assez promptement, offrirait
un coup d’oeil agréable, et seroit, je pense, suffisante
pour s’opposer au passage des chevaux et des vaches.
Néanmoins, je suis convaincu que des haies faites en
épines d’Europe seraient bien préférables; mais leur
plantation exigerait un assez bon terrain, et beaucoup
plus de temps et de soins que les Américains ne
peuvent en donnerpour le présent à cause de la cherté
de la main d’oeuvre. C’est pour cette raison, que les
haies de ce genre qu’on voit dans les environs de Philadelphie,
sont dans un tel. état de dégradation , que
si on en'yoyoit de pareilles dans le nord de la France,
on auroit une très - mauvaise opinion des fermiers
possesseurs de champs si mal enclos.
Le Quercus banisteri a de trop petites dimensions
pour être d’aucun usage dans les arts; mais, comme
il est susceptible de croître dans les terrains les plus
arides, et de résister aux froids les plus intenses, ainsi
qu’aux vents les plus impétueux , il seroit peut-être
possible de s’en servir utilement pour protéger, dans
les premières années, les semis d’arbres plus impor-
tans qu’on voudrait faire dans de pareilles expositions;
car ce sont là les plus grands obstacles qu’on
ait à surmonter dans les plantations des dunes sur
les bords de l’Océan : c’e st, du moins, ce qu’on m’a
fait remarquer , lorsque je parcourois les côtes de la
mer, près de La Haye.
Les propriétaires de grands domaines, qui sont
amateurs de la chasse, pourront encore tirer parti
de ce Chêne nain et du Quercus prinus chincapin,
pour en former des garennes. Leur fructification