en bien moindre quantité , et il est probable que les
sept dixièmes des habitans s’approvisionnent de
sucre des colonies, quoique l’Erable ne manque pas
dans ces contrées.
On a avancé, et il paroit certain, que la partie
supérieure des Etats de New-York et de la Pensyl-
vanie est tellement abondante en Erables à sucre,
que ce qui pourroity être fabriqué de ce sucre, sul fi-
roit à la consommation des Etats-Unis; que la somme
totale des terres couvertes d’Erables à sucre, dans la
partie indiquée de chacun de ces Etats, est de
526,000 acres qui, par une réduction très-modérée,
donneraient environ 8,416,800 livrés de sucre, quantité
requise pour celte consommation, et qui pourvoit
même être extraite de io5,2io acres , à raison
de 4 livres par arbre , et seulement de vingt arbres
par acre, quoiqu’on estime qu’un acre contienne
peu-près quarante arbres. Cependant, il ne paroît
pas que cette extraction, qui est limitée seulement
à six semaines de l’année, réponde à cette idée vrai ;;
ment patriotique. Ces arbres, dans ces contrées ,
croissent sur d’excellentes terres qui se défrichent
rapidement,soit parles émigrations des parties maritimes,
soit par l ’augmentation singulière de la population
, tellement qu’avant un demi-siècle peut-
être, les Erables se trouveront confinés aux situations
trop rapides pour être cultivées, et ne fourni-!
ront plus du sucre qu’au propriétaire qui les possédera
sut son domaine; à celte époque, le bois de
cet arbre qui est fort bon, donnera peut-être un
produit supérieur et plus immédiat que lé sucre
lui-même. On a encore proposé de planter des Erables
à sucre autour des champs , ou en vergers. Dans
l’un ou l’autre cas, des pommiers ne donneront-ils
pas toujours un bénéfice plus certain f C a r, dans
l ’Amérique septentrionale^?'on a éprouvé que Ces
arbres viennent dans des terrains qui sont si arides,
que les Erables à sucre ne pourroient y végéter. On
ne peut donc-ionsidérer que comme très-spéculatif
tout ce qui a été dit sur ce sujet., puisque dans la
Nouvelle-Angleterre où cet arbre est indigène, et où
il y a beaucoup de lumières répandues dans les
campagnes, on ne voit pas encore d’entreprises de
ce genre qui puissent tendre à restreindre l’importation
du sucre des colonies.
Les animaux sauvages et domestiques sont avides
de la séve des Erables et forcent les barrières pour
s’en rassassier.
Nous ajouterons que la séve’ de l’Erable plane,
qui est probablement celui qui croît en Bohême et
en Hongrie, donne une moindre quantité de sucre
que celle de l’Erable à sucre. L’Erable à feuilles de
Frêne, Acer negundo, qu’on élève aujourd’hui dans
nos pépinières, ne produit point de sucre.
Je ne puis mieux terminer ces; citations, qu’en les
appuyant des faits quebcontient la lettre suivante,
écrite de Vienne le 21 juillet r8ro.
« On a déjà commencé ici (àVienne) à faire
usage d’uné espèce de sucre,, tiré du suc de l’Erable.
Des essais en grand, entrepris dans différentes par-
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