qui ne sont propres qu’à contenir des marchandises
sèches, ou des salaisons. Le bois de l’espèce d’Europe
paroîtêtre, au contraire,plus compacte; car , dans une
grande partie de l’Italie , on s’en sert pour faire des
tonneaux destinés à mettre des vins et des eaux-de-
vie.
Dans toute la France et le reste du Midi de l’Eu-
rope,'presque tous les cercles de tonneaux et de cuves
de toute grandeur, sont faits en jeune Châtaignier, et
l ’expérience a appris que c’est le meilleur bois dont
on puisse se servir pour cet usage important, parce
que ces cercles ont la propriété précieuse de se
conserver long-temps sans se pourrir, et plus que
ceux d’aucune autre sorte de bois, bien qu’ils soient
constamment exposés à l’humidité, dans les caves et
dans les celliers. J’ai souvent demandé à des tonneliers
de New-York et de Philadelphie , par quelle
raison ils ne servent pas de cercles de Châtaignier
d’ .inérique. L ’on m’a toujours répondu que le bois
étoit trop brûle, cassant. Si cela est ainsi, le Châtaignier
d’Europe , outré les avantages que possède
celui du Nord de l’Amérique , auroit encore celui
d’être beaucoup plus flexible. Je ne puis cependant
me ;persuader que cela soit absolument ain.si ; je
pense au contraire que, si les tonneliers américains
ne l’employent pas à cercler les tonneaux, c’est
que les.cercles de Châtaignier, de ce pays n’ayant pas
assez de force pour se maintenir seulement comme
ceux des Noyers Hickerys, par le double croissement
de leurs extrémités, .il est nécessaire de les assujétir
avec des brins d’osiér, ce qui augmente beaucoup la
longueur du travail.
Le Châtaignier, commë'bôis de chauffage, est peu
estimé, et' on n’en fait point usage sous ce rapport,
dans àucune des villes des Etats-Unis; il contient
comme celui d’Europe, beaucoup d’air, ce qui fait
qu’il craque en brûlant, et envoyé au loin des éclats
enflammés. Son charbon est considéré par les maréchaux
qui se servent dé charbon de bois, comme un
des meilleurs qu’ils puissent employer. Dans la Pensyl-
vanie, sur quelques-uns dès ridges couverts de Châtaigniers,
auprès desqüels sont établies des forges, les
propriétaires de ces usines Ont transformé ces bois de
Châtaigniers en taillis, qu’ils coupent tous les seize
ans pour alimenter leurs fourneaux. Ce court intervalle
paroit suffire-en Amérique pour fournir de nouvelles
coupes, attendu que dans ce pays , la végétation
est bien plus active qu’en Europe, parce que
l’atmosphère y est constamment plus humide et que
les étés y sont beaucoup plus chauds.
On ne peut trop engager les propriétaires de forges
de la Virginie, des Hautes-Carolines et du Holston
à suivre cet exemple, en se hâtant de former des
taillisMe Châtaigniers et de Chênes; cette méthode,
en leur procurant de grands bénéfices, tournera à
l’avantage du bien public, par l’économie qui en résultera
dans l’emploi des matières' combustibles, lesquelles
deviendront moins rares èt taoins chères.
Parmi les nombreuses espèces de Chênes dont j ’ai
donné la description, on choisira de préférence, pour